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JV.

(Raynal, Histoire philos. et politique, t. IV, liv. x, p. 33 et seq.)

Les Espagnols renoncèrent à des conquêtes (celles des petites Antilles) qu'ils jugeoient de peu de valeur, et qu'ils ne pouvoient ni faire, ni conserver, sans des guerres continuelles et sanglantes. Les Anglois et les François, instruits dé ce qui se passoit, hasardèrent quelques foibles armemens pour intercepter les vaisseaux espagnols qui alloient dans ces parages. Les succès multiplièrent les corsaires. La paix, qui régnoit souvent en Europe, n'empêchoit pas les expéditions. L'usage où étoit l'Espagne d'arrêter tous les bâtimens qu'elle trouvoit au delà du tropique justifioit ces pirateries.

Les deux peuples (anglais et français) fréquentoient depuis long-temps les isles du vent, sans avoir songé à s'y établir, ou sans en avoir trouvé les moyens. Peut-être craignoient-ils de se brouiller avec les Caraïbes, dont ils étoient bien reçus. Peut-être ne jugeoient-ils pas digne de leur attention un sol qui ne produisoit aucune des denrées qui étoient d'usage dans l'ancien monde. Enfin, des Anglois conduits par Warner, des François aux ordres de Danambuc abordèrent en 1625 à Saint-Christophe, le même jour, par deux côtés opposés. Des échecs multipliés avoient convaincu les uns et les autres qu'ils ne s'enrichiroient sûrement des dépouilles de l'ennemi commun que lorsqu'ils auroient une demeure fixe, des ports, un point de ralliment. Comme ils n'avoient nulle idée de commerce, d'agriculture et de conquête, ils partagèrent paisiblement les côtes de l'isle où le hasard les avoit réunis.

V.

(Fr. Iñigo Abbad y Lasierra, Historia de Puerto-Rico, ch. XVII, p. 155 et seq.)

Mandó S. M. en 1630 se formase en España una escuadra respetable contra los Holandeses que abordaban las costas del Brasil y tenian infestados aquellos mares. Dióse el mando in gefe de esta expedicion á D. Federico de Toledo, con orden de llevar el rumbo de su navegacion por las islas de Barlovento para atacar à San Christóbal y desalojar á los extrangeros arrochelados en ella, desde donde asaltaban las islas españolas, apresaban los navíos, arruinaban el comercio, haciendo todo género de extorsiones y violencias en los vasallos y tierras de S. M.

Don Federico se hizo á la vela : los corsarios de San Christóbal é islas contiguas, noticiosos del objeto de esta escuadra, reunieron sus fuerzas navales resueltos á defender la prepotencia en aquellos mares hasta el último extremo, pero inutilmente, pues la escuadra española los batió completamente; echó á pique muchos bajeles enemigos con todas sus tripulaciones; apresó otros, siendo pocos los que pudieron salvarse con la huida. Estos se refugiaron á las islas desiertas, en donde se establecieron, y dejaron en paz á los Españoles por algun tiempo.

NOTES DU CHAPITRE II.

I.

L'occupation des îles de Saint-Domingue et de la Tortue par les boucaniers et flibustiers, d'après Esquemeling (Bucaniers of America, part. I, chap. 1, p. 13 et seq.), eut lieu de la manière suivante :

The French having established themselves in the Isle of St Christopher, planted there a sort of Trees, of which at present there possibly may be greater quantities. With the Timber of those Trees, they made Long-boats and Hoy's, which they sent from thence Westward being well man'd, and victualled, to discover other Islands. These setting Sail from St Christopher's came within sight of the Island of Hispaniola, where at length they arrived with abundance of joy. Having landed, they marched into the Country where they found huge quantities of Cattle, such as were Cows, Bulls, Horses and Wild-Bores. But finding no great profit in those animals unless they could enclose them, and knowing likewise the Island to be pretty well peopled by the Spaniards, they thought it convenient to enterprize upon and seize the Island of Tortuga. This they performed without any difficulty, there being upon the Island no more then ten or twelve Spaniards to guard it. These few men let the French come in peaceably and possess the Island for the space of six months, without any trouble. In the mean while

they passed and repassed with their Canows unto Hispaniola from whence they transported many people, and at last began to plant the whole Isle of Tortuga.

II.

Voici maintenant comment le P. Labat (Voyage aux isles de l'Amérique, t. V, part. V, chap. III, p. 60 et seq.) raconte cette occupation :

Mais ce qui les a obligez enfin (les Espagnols) à abandonner absolument la plus grande partie de cette isle (de SaintDomingue), et surtout la partie de l'ouest..... sont les descentes et les pillages continuels que les Européens ennemis des Espagnols, ou jaloux de leur fortune, faisoient tous les jours sur leurs côtes, d'où ils les chasserent, et pénétrerent jusques dans le cœur de ce païs, qui devint ainsi la proïe des François et des Anglois pendant un grand nombre d'années, sans pourtant qu'aucun de ces peuples s'avisât d'y établir une demeure fixe.

Il est vrai que plusieurs de ces peuples qui étoient venus dans le Nouveau-Monde pour y faire la course, et partager avec les Espagnols ce qu'ils avoient ôté aux Indiens, ayant perdu leurs bâtimens et s'étant sauvez à terre, se mirent à tuer des boeufs et des cochons sauvages, d'abord pour s'entretenir en attendant qu'il passât quelque vaisseau sur lequel ils pussent se rembarquer, et ensuite pour ramasser les peaux des boeufs qu'ils tuoient, dont ils commencerent à faire un trafic avantageux avec les vaisseaux qui venoient exprès à la côte pour se charger de ces cuirs, et qui leur donnoient en échange toutes les provisions dont ils avoient besoin.

Cette vie libertine, qui ne laissoit pas d'avoir des charmes malgré les incommoditez dont elle étoit accompagnée, attira en peu d'années bien des François et des Anglois à la côte; soit qu'ils fussent en guerre ou en paix en Europe, ils étoient amis dès qu'ils mettoient le pied dans cette isle, et ne connoissoient plus d'autres ennemis que les Espagnols, qui de leur côté n'épargnoient rien pour les détruire, et qui ne leur faisoient point de quartier quand ils se trouvoient les plus forts, mais aussi qui n'en avoient point à espérer lorsqu'ils tomboient entre les mains de ces chasseurs, qu'on nomma dans la suite boucaniers, du nom des ajoupas ou boucans où ils se retiroient pour passer la nuit et les mauvais tems qui ne leur permettoient pas d'aller à la chasse, ou dont ils se servoient pour sécher et fumer les cagirs qu'ils vouloient conserver, qu'on appelle viandes boucanées.

Tels ont été les premiers Européens qui se sont établis à Saint-Domingue après les Espagnols; mais il n'est pas possible de fixer précisément l'année que les François et les Anglois ont commencé à s'y retirer, ou en se sauvant des naufrages, ou en y allant exprès, et s'y dégradant, pour me servir de leurs termes, dans le dessein de chasser les bœufs sauvages, et faire des cuirs....... (La France) n'empêcha pas ses sujets d'armer en course, et d'aller faire le dégât, el piller les ennemis de leur patrie et de leur roi. Outre la gloire de venger leur nation, ils y trouvoient encore des avantages considérables, et la France y en trouvoit aussi de très-grands par l'argent et les marchandises précieuses qu'ils y répandoient à leurs retours.

Enfin le nombre de ces chasseurs ou boucaniers s'étant beaucoup augmenté, quelques-uns jugerent à propos de se retirer sur l'isle de la Tortue, afin d'avoir une retraite au cas qu'ils vinssent à être poussez trop vivement par les Espagnols,et aussi afin que leurs magazins de cuirs et autres

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