Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

been pleased to entrust His Excellency, he has determined to erect several new Villages, and to form several new parishes similar to those of San Juan de Aricagua, Santa Rosa de Arima, San Fernando de la Brea, that of Naparima, and others in such parts of the Island as appear to His Excellency the most proper for the collecting together the new Colonists, whereby they may be inspired with Christian precepts, and the rules of civil Society be inculcated among them in such a manner that every one, even those the most distant, may enjoy the benefit of a wise and religious administration. For which purpose the whole Island is divided equally into Quarters, each to be governed by a Lieutenant of His Excellency, under the name of Commandant of Quarter or Alcade, who shall exercise a jurisdiction more or less extended according to local circumstances, dependant always on the principal superior jurisdiction of His Excellency the Governor, who alone exercises the same generally all over the Island; of all which His Excellency made his report to His Majesty, who by his Royal Order of the 11th January 1786, has been pleased to approve the same, giving to the said Commandants of Quarters the denomination of Alcade.

Wherefore, in virtue of the said Royal Order, and that the same may be carried into execution according to our Laws, the Alcades in Ordinary of this Capital, will only exercise their jurisdiction within the limits of the said Town, and over the inhabitants dwelling in it, and by no means whatever, in other parishes, or villages of the said Island, because the general jurisdiction of all the Towns, Villages and quarters under the government, only belong to His Excellency or to his Lieutenant. All which it is His Excellency's order that the present Escribano do, with all courtesy of style, notify to the Alcades in Ordinary that they do desist, for the future, from exercising any jurisdiction beyond the limits of the Town of St Joseph, and of this Port and its Suburbs, and that they do not exercise any authority in those parts or quarters where there is a Lieutenant of His Excellency with the title of Commandant or any other, notifying to them at the same time the said Royal Order, of which he shall give them a copy, as well as of this act, if they require it. He will likewise do the same to the Members of the Cabildo in order that they may have it recorded and that it may thereby serve for a regulation in future; this

order will be communicated with the said Royal Order to the Commandants of Quarters, or their deputies; for which purpose the necessary documents will be delivered, exhorting them not to permit by any means, the introduction of any other judges in their jurisdiction, because they are appointed for all such purposes by His Excellency.

It was thus ordered and signed, with the advice of Don José Damian de Cuenca, Honorary Oidor of the Royal Audience of San Domingo, Lieutenant Governor, Auditor of War in this Island. Which I certify.

José María CHACON.

José Damian DE CUENCA.

Before me :

CENTENO.

MÉMOIRE SUR L'ILE DE LA TRINITÉ

PAR M. DE LÉRY

Janvier 1786.

L'ile de la Trinité, par sa position relativement aux possessions des Espagnols à la Terre-Ferme, est pour eux d'une importance incontestable. Ce n'est que dans le courant de la dernière guerre, et d'après les difficultés qu'ont éprouvées leurs escadres à se réunir avec celles de France, qu'ils ont senti la nécessité d'occuper un point d'où ils pussent communiquer facilement avec les îles du Vent, regardées aujourd'hui comme le théâtre des opérations. militaires de terre et de mer des deux puissances les plus formidables dans cette partie du monde.

On suppose que le système politique est toujours le même, et

dans ce cas on ne craindra pas d'avancer que la Trinité est l'ile au pouvoir des Espagnols qui, en couvrant leurs possessions du continent, servira aussi de point de réunion à leurs vaisseaux pour agir offensivement avec ceux de France.

Nous ne discuterons point si la communication avec les autres îles est facile; il suffit qu'elle soit possible, ainsi qu'il est prouvé, dans l'espace de huit à quinze jours; d'où l'on peut inférer que la position de la Trinité est des plus avantageuses pour la France et l'Espagne, puisque pendant neuf mois de l'année les escadres combinées pourront agir aux îles du Vent, et pendant les trois autres hiverner dans le golfe de Paria, où l'on ne connaît point encore les ouragans. Cette situation sera sans doute plus avantageuse que celle d'être à la Nouvelle-Angleterre. L'armée aura au moins connaissance de ce qui se passera aux îles du Vent, et leur donnera les secours dont elles pourront avoir besoin. Elle recevra facilement des vaisseaux et des rafraîchissements d'Europe. Tabago, restant aux Français, assurera davantage l'atterrage des convois et sera un second boulevard pour le continent.

L'île de la Trinité est un losange ayant de 20 à 25 lieues de côtes, faisant de 400 à 500 lieues superficielles. La bande de l'ouest forme avec la Terre-Ferme le golfe de Paria, laissant au vent et sous le vent d'elle plusieurs passages ou bouches. Les plus grandes armées navales peuvent y mouiller et y évoluer dans tous les temps de l'année. Il renferme encore le port de Chagouran, pouvant recevoir des vaisseaux de tous les rangs. Il est situé à la pointe nord de la bande de l'ouest de l'île. Nous en parlerons bientôt.

Les Bouches du vent sont au nombre de deux principales. La première Bouche du Serpent) n'est guère pratiquée; la deuxième (Bouche du Soldat) l'est davantage par les bâtiments à trois mâts.

Les Bouches de dessous le vent sont au nombre de quatre, et sont connues sous la dénomination générale des Bouches du Dragon.

La première (Bouche du Singe), formée par la pointe nord de la bande de l'ouest de la Trinité et l'une des îles des Bouches, ne sert qu'aux bâtiments qui sont pratiques. Il y a cependant de l'eau pour les gros bâtiments, mais le gisement du goulet n'est pas favorable pour ceux qui entrent ou qui sortent du golfe,

La deuxième (Bouche des Eufs) est la plus fréquentée lorsque la brise est établie.

La troisième (Bouche du Navire) est celle dont on se sert le moins souvent, et encore plus pour sortir du golfe que pour y entrer.

La quatrième (Grande Bouche), quoique la plus longue, est la plus avantageuse à prendre quand il fait calme, parce qu'alors le flux seul de la mer, qui combat les courants quand ils sont contraires, vous porte dans le golfe.

On peut assurer que cette navigation est très peu connue, même des Espagnols, si l'on en juge par ce qui est arrivé dernièrement à Don Calves, vice-roi du Mexique. Il était chargé par sa cour de visiter cette colonie. Le bâtiment qui le portait est resté près de quinze jours à l'entrée des Bouches du Dragon, sans que son pilote ait osé l'y entrer. Il n'avait pas été plus hardi aux Bouches du Vent, où il n'avait fait que se présenter. Son ignorance était bien grande, puisque, comme nous venons de le dire, le flux de la mer pouvait le porter dans le golfe par la grande passe.

Le golfe de Paria est pour la Trinité une rade superbe, dont les entrées ne sont difficiles que pour les bâtiments étrangers. Il est possible d'établir des batteries de mortiers et de canons dans les différentes îles qui forment les Bouches. Une escadre ne tentera jamais d'entrer dans le golfe que pour y chercher une ennemie qui serait plus faible, mais qui dans ce cas a la ressource de se retirer dans le port de Chagouran, où elle s'embossera. C'est dans cette partie que doit se faire toute la défense de l'île, tant par terre que par mer. On va donner une idée du local, ainsi que des projets qui ont été envoyés à la cour de Madrid. On ne répond point de l'exactitude du plan du port de Chagouran, joint au présent mémoire; il a été dessiné à vue du bord de la corvette du roi « le David » ; il est néanmoins assez conforme à celui qui fait partie du plan général arrêté par Don Chacon, gouverneur de S. M. C.; l'ensemble est vrai, mais les distances sont nécessairement fausses.

Le port de Chagouran est formé par la pointe nord de l'île dans le golfe, la presqu'île de Chagouramas et les îles du grand et du petit Gasparil. Il y a, dit-on, jusqu'à douze brasses d'eau dans le fond du port, ainsi que 400 à 500 toises de distance depuis la presqu'île jusqu'au grand Gasparil. Il y a une sortie pour les

vaisseaux, qui de la bordée peuvent donner dans les Bouches.

A l'est du port est une baie fermée par des écueils, qui servira de carénage. On y communique du port par un passage que laissent les îles de Gasparillos avec la presqu'île de Chagouramas. Il est possible de s'en procurer un beaucoup plus commode en faisant un canal derrière le fort projeté sur la presqu'île, qui est très basse dans cette partie.

La ville doit être placée dans le seul endroit plat qui soit aux environs du port; c'est là que seront tous les établissements militaires. Il y a une rivière qui procurera de l'eau bonne à boire; on dit celle qui est au carénage meilleure. Les bâtiments y vont déjà faire leurs eaux.

Tout ce que l'on peut dire de ces différents projets, c'est qu'ils n'ont pas été conçus par un ingénieur; c'est un dessinateur secrétaire de D. Chacon qui les a mis sur le papier, sans savoir s'ils pouvaient s'exécuter, ni l'effet qu'ils feraient. Les positions cependant sont assez avantageuses pour mériter des fortifications tracées suivant les règles de l'art. La pointe de la presqu'île de Chagouramas paraît assez élevée pour dominer les vaisseaux, ce qui donnera une supériorité au fort qu'on y établira. D'un autre côté, il n'y a pas d'endroit dans l'île d'où l'on puisse le battre en brèche. La côte est très escarpée, difficile à gravir, et pour ainsi dire inaccessible par la grande quantité de bois qui s'y trouve aujourd'hui. et que vraisemblablement on conservera.

Les différentes îles que l'on voit au plan peuvent être occupées par des redoutes et des batteries. Du reste, on ne répond pas de la bonté du port; c'est aux marins à en décider. Une corvette qui irait à la Trinité pourrait avec sa chaloupe reconnaître le gisement des terres, et rectifier par conséquent le plan du port de Chagouran, qui n'a été pris qu'à vue. L'officier prendrait des connaissances qui ne peuvent être saisies que par un homme du métier.

La Trinité est dans la position la plus heureuse relativement au continent. Le golfe de Paria est pour elle une rade immense où les plus belles rivières débouchent. Le commerce devrait donc naturellement s'y porter. Une nation qui connaîtrait ses vrais intérêts en tirerait bien de l'avantage. L'Orénoque, qui se trouve au vent de la Bouche du Soldat, a une communication assurée avec le golfe.

« AnteriorContinuar »