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notre pronom de la troisième personne il, il arme, il parle, il court, etc.

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Pour les impersonnels passifs, comme amatur, cur` ritur, qu'on exprime en françois par on aime, on court, il est certain que ces façons de parler en notre langue sont encore moins impersonnelles, quoiqu'indéfinies; car M. de Vaugelas a déja remarqué que cet on est là pour homme, et par conséquent il tient lieu du nominatif du verbe. Sur quoi on peut voir la Nouv. Méthode Latine, chap. v. sur les verbes impersonnels.

Et l'on peut encore remarquer que les verbes des effets de la nature, comme, pluit, ningit, grandinat, peuvent être expliqués par ces mêmes principes, en l'une et en l'autre langue : comme pluit est proprement un mot, dans lequel, pour abréger, on a renfermé le sujet, l'affirmation et l'attribut, au lieu de pluvia fit, ou cadit; et quand nous disons, il pleut, il neige, il gréle, etc. il est là pour le nominatif, c'est-à-dire, pluie, neige, grêle, etc. renfermé avec le verbe substantif est ou fait, comme qui diroit, il pluie est, il neige se fait, pour id quod dicitur pluvia, est; id quod vocatur nix, fit, etc.

Cela se voit mieux dans les façons de parler où nous joignons un verbe avec notre il, comme il fait chaud, il est tard, il est six heures, il est jour, etc. Car c'est ce qu'on pourroit dire en italien, il caldo fà, quoique dans l'usage on dise simplement, fà caldo;

astus ou calor est; ou fit ou existit; et partant, il fait chaud, c'est-à-dire, il chaud (il caldo) ou le chaud se fait, pour dire existit, est : de même qu'on dit encore, il se fait tard, si fà tarde, c'est-à-dire, il tarde (le tard ou le soir) se fait; ou, comme on dit en quelques provinces, il s'en va tard, pour il tarde, le tard s'en va venir, c'est-à-dire, la nuit approche et de même, il est jour, c'est-à-dire, il jour (ou le jour) est. Il est six heures, c'est-à-dire, il temps, six heures, est; le temps, ou la partie du jour appelée six heures, est; et ainsi des autres.

CHAPITRE X X.

Des Participes.

Les participes sont de vrais noms adjectifs, et ainsi ce ne seroit pas le lieu d'en parler ici, si ce n'étoit à cause de la liaison qu'ils ont avec les verbes.

Cette liaison consiste, comme nous avons dit, en ce qu'ils signifient la même chose que le verbe, hors l'affirmation, qui en est ôtée, et la désignation des trois différentes personnes, qui suit l'affirmation. C'est pourquoi en l'y remettant, on fait la même chose par le participe que par le verbe; comme amatus sum est la même chose qu'amor; et sum amans, qu'amo: et cette façon de parler par le participe, est plus or

dinaire en grec et en hébreu, qu'en latin, quoique Cicéron s'en soit servi quelquefois.

Ainsi, ce que le participe retient du verbe, est l'attribut, et de plus, la désignation du temps, y ayant des participes du présent, du prétérit, et du futur, principalement en grec. Mais cela même ne s'observe pas toujours, un même participe se joignant souvent à toutes sortes de temps: par exemple, le participe passif amatus, qui passe chez la plupart des Grammairiens pour le prétérit, est souvent du présent et du futur, comme amatus sum, amatus ero : et au contraire, celui du présent, comme amans, est assez souvent prétérit. Apri inter se dimicant, indurantes attritu arborum costas. Plin. c'est-à-dire, postquàm induravêre, et semblables. Voyez Nouv. Méth. Latine, Remarques sur les Participes.

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Il y a des participes actifs, et d'autres passifs : les actifs en latin se terminent en ans et ens amans, docens ; les passifs en us, amatus, doctus, quoiqu'il y en ait quelques-uns de ceux-ci qui sont actifs; savoir, ceúx des verbes déponens, comme locutus. Mais il y en a encore qui ajoutent à cette signification passive, que cela doit être, qu'il faut que cela soit, qui sont les participes en dus; amandus, qui doit être aimé : quoique quelquefois cette dernière signification se perde presque toute.

Ce qu'il y a de propre au participe des verbes actifs, c'est qu'il signifie l'action du verbe, comme elle est

dans le verbe, c'est-à-dire, dans le cours de l'action même; au lieu que les noms verbaux, qui signifient aussi des actions, les signifient plutôt dans l'habitude, que non pas dans l'acte. D'où vient que les participes ont le même régime que le verbe, amans Deum ; au lieu que les noms verbaux n'ont le régime que des noms, amator Dei. Et le participe même rentre dans ce dernier régime des noms, lorsqu'il signifie plus l'habitude que l'acte du verbe, parce qu'alors il a la nature d'un simple nom verbal, comme amans virtutis.

CHAPITRE X X I.

Des Gérondifs et Supins.

Nous venons de voir qu'otant l'affirmation aux verbes on fait des participes actifs et passifs, qui sont des noms adjectifs, retenant le régime du verbe, au moins dans l'actif.

Mais il s'en fait aussi en latin deux noms substantifs; l'un en dum, appelé gérondif, qui a divers cas, dum, di, do, amandum, amandi, amando, mais qui n'a qu'un genre et un nombre; en quoi il diffère du participe en dus, amandus, amanda, amandum. Et un autre en um, appelé supin, qui a aussi deux cas, um, u, amatum, amatu, mais qui n'a point"

non plus de diversité ni de genre, ni de nombre, en" quoi il diffère du participe en us, amatus, amata,

dmatum.

Je sais bien que les Grammairiens sont très-empêchés à expliquer la nature du gérondif, et que de trèshabiles ont cru que c'étoit un adjectif passif, qui avoit pour substantif l'infinitif du verbe; de sorte qu'ils prétendent, par exemple, que tempus est legendi libros ou librorum (car l'un et l'autre se dit) est comme s'il y avoit, tempus est legendi, r legere, libros, vel librorum, en sorte qu'il y ait deux oraisons; savoir, tempus legendi, & legere, qui est de l'adjectif et du substantif, comme s'il y avoit legendæ lectionis ; et legere libros, qui est du nom verbal qui gouverne alors le cas de son verbe, ou qui, comme substantif, gouverne le génitif, lorsque l'on dit librorum pour libros. Mais, tout considéré, je ne vois point que ce tour soit nécessaire.

A

Car 1. comme ils disent de legere, que c'est un nom verbal substantif, qui, comme tel, peut régir, ou le génitif, ou même l'accusatif, ainsi que les anciens disoient, curatio hanc rem: Quid tibi hanc tactio est? Plaut. je dis la même chose de legendum; que c'est un nom verbal substantif, aussi bien que legere, et qui par conséquent peut faire tout ce qu'ils attribuent à legere.

2. On n'a aucun fondement de dire qu'un mot est sous-entendu, lorsqu'il n'est jamais exprimé, et qu'on

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