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3. C'est aussi comme se prononce le pe des Hébreux, quand il est sans point, comme lorsqu'il finit les syllabes.

4. C'est la figure du digamma des Éoliens, qui étoit comme un double gamma, qu'on a renversé pour le distinguer de l'f capitale ; et ce digamma avoit le son de l'v consonne.

5. Comme encore le beth, quand il finit les syllabes. 6. Prononcé toujours comme avant a, o, u, c'està-dire, comme un K.

7. Prononcé toujours comme avant l'a, o, u.

8. ll, comme dans fille. Les Espagnols s'en servent au commencement des mots llamar, llorar; les Italiens le marquent par gl.

9. n, liquide, que les Espagnols marquent par un tiret sur l'n; et nous, comme les Italiens, par un gn.

10. Comme on le prononce maintenant, car autrefois on le prononçoit comme un dr.

11. Comme on le prononce en françois dans chose, cher, chu, etc.

12. Aspirée, comme dans hauteur, honte; car dans les mots où elle n'est point aspirée, comme dans honneur, homme, ce n'est qu'un caractère, et non pas

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13. Esprit âpre des Grecs, au lieu duquel ils se servoient autrefois de l'éta H, dont les Latins ont pris l'é. 14. Selon son vrai son, qui est une aspiration.

S'il y a quelques autres sons simples (comme pou→ voit être l'aspiration de l'aïn parmi les Hébreux), ils sont si difficiles à prononcer, qu'on peut bien ne les pas compter entre les lettres qui entrent dans l'usage ordinaire des langues.

Pour toutes les autres qui se trouvent dans les alphabets hébreux, grecs, latins, et des langues vulgaires, il est aisé de montrer que ce ne sont point des sons simples, et qu'ils se rapportent à quelques-uns de ceux que nous avons marqués.

Car des quatre gutturales des Hébreux, il y a de l'apparence que l'aleph valoit autrefois un a, he un e, et l'aïn un o. Ce qui se voit par l'ordre de l'alphabet grec, qui a été pris de celui des Phéniciens jusques au, de sorte qu'il n'y avoit que le heth qui fût prement aspiration.

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Maintenant, l'aleph ne sert que pour l'écriture, et n'a aucun son que celui de la voyelle qui lui est jointe.

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Le he n'en a guère davantage, 'et au plus n'est distingué du heth, que parce que l'un est une aspiration moins forte, et l'autre plus forte, quoique plusieurs ne comptent pour aspiration que le he, et prononcent le heth comme un K, keth.

Pour l'aïn, quelques-uns en font une aspiration du gosier et du nez; mais tous les Juifs orientaux ne lui donnent point de son, non plus qu'à l'aleph; et d'autres le prononcent comme une n liquide.

Le thau et le teth, ou n'ont que le même son, ou ne sont distingués que parce que l'un se prononce avec aspiration, et l'autre sans aspiration; et ainsi l'un des deux n'est pas un son simple.

J'en dis de même du caph et du coph.

Le tsade n'est pas aussi un son simple, mais il vaut

un t et une s.

De même dans l'alphabet grec, les trois aspirées, ,,, ne sont pas des sons simples, mais composés du π, ×, τ, avec l'aspiration.

Et les trois doubles, ?, &,, ne sont visiblement que des abrégés d'écriture, pour ds, cs, ps.

Il en est de même de l'a du latin, qui n'est que le des Grecs.

Le q et le k ne sont que le c, prononcé dans le son qui lui est naturel.

Le double des langues du Nord n'est que l'u romain, c'est-à-dire ou, lorsqu'il est suivi de voyelle, comme winum, sinum; ou l' consonne, lorsqu'il est suivi d'une consonne.

CHAPITRE III.

Des Syllabes.

La syllabe est un son complet qui est quelquefois composé d'une seule lettre, mais pour l'ordinaire de plusieurs; d'où vient qu'on lui a donné le nom de syllabe, auλλan, comprehensio, assemblage.

Une voyelle peut faire une seule syllabe.

Deux voyelles aussi peuvent composer une syllabe, ou entrer dans la même syllabe; mais alors on les appelle diphthongues, parce que les deux sons se joignent en un son complet, comme mien, hier, ayant, eau.

La plupart des diphthongues se sont perdues dans la prononciation ordinaire du latin: car leur ce et leur œ ne se prononcent plus que comme un e; mais elles se retiennent encore dans le grec par ceux qui prononcent bien.

Pour les langues vulgaires, quelquefois deux voyelles ne font qu'un son simple, comme nous avons dit de comme encore en françois oe, au. Mais elles sont pourtant de véritables diphthongues, comme ai, ayant; oue, fouet; oi, foi; ie, mien, premier; eau,

eu,

beau;

ieu, Dieu; où il faut remarquer que ces deux der

nières ne sont pas des triphthongues, comme quelques-uns ont voulu dire, parce que eu et au ne valent, dans le son, qu'une simple voyelle, non pas deux.

Les consonnes ne peuvent seules composer une syllabe; mais il faut qu'elles soient accompagnées de voyelles ou de diphthongues, soit qu'elles les suivent, soit qu'elles les précèdent; ce dont la raison a été touchée ci-dessus, au chapitre premier.

Plusieurs néanmoins peuvent être de suite dans la même syllabe, de sorte qu'il y en peut avoir quelquefois jusques à trois devant la voyelle, et deux après, comme scrobs, et quelquefois deux devant, et trois après, comme stirps. Les Hébreux n'en souffrent jamais plus de deux au commencement de la syllabe, non plus qu'à la fin, et toutes leurs syllabes commencent par des consonnes mais c'est en comptant aleph pour une consonne, et jamais une syllabe n'a plus d'une voyelle.

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CHAPITRE

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