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et de Racine, une époque semblable à ces temps heureux où la langue latine reprit son ancienne gloire sous les auspices glorieux de Titus et de

Trajan.

FIN.

GRAM MAIRE

GÉNÉRALE

E T RAISONNÉ E.

LA Grammaire est l'art de parler.

Parler, est expliquer ses pensées par des signes que les hommes ont inventés à ce dessein.

On a trouvé que les plus commodes de ces signes étoient les sons et les voix.

Mais parce que ces sons passent, on a inventé d'autres signes pour les rendre durables et visibles, qui sont les caractères de l'écriture, que les Grecs appellent rgáμμara, d'où est venu le mot de Grammaire.

Ainsi l'on peut considérer deux choses dans ces signes. La première; ce qu'ils sont

par leur nature, nature, c'est-à-dire, en tant que

sons et caractères.

La seconde ; leur signification, c'est-àdire, la manière dont les hommes s'en servent pour signifier leurs pensées.

Nous traiterons de l'une dans la première partie de cette Grammaire, et de l'autre dans la seconde.

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PREMIÈRE PARTIE,

Où il est parlé des lettres et des caractères

de l'écriture.

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CHAPITRE PREMIER.

Des lettres comme sons, et premièrement des voyelles.

LES divers sons dont on se sert pour parler, et qu'on appelle lettres, ont été trouvés d'une manière toute naturelle, et qu'il est utile de remarquer.

Car comme la bouche est l'organe qui les forme, on a vu qu'il y en avoit de si simples, qu'ils n'avoient besoin que de sa seule ouverture pour se faire entendre et pour former une voix distincte, d'où vient qu'on les a appelés voyelles.

Et on a aussi vu qu'il y en avoit d'autres qui, dépendant de l'application particulière de quelqu'une de ses parties, comme des dents, des lèvres, de la langue, du palais, ne pouvoient néanmoins faire

un son parfait que par l'ouverture même de la bouche, c'est-à-dire, par leur union avec ces premiers sons, et à cause de cela on les appelle consonnes.

L'on compte d'ordinaire cinq de ces voyelles, a, e, i, o, u; mais outre que chacune de celles-là peut être brève ou longue, ce qui cause une variété assez considérable dans le son, il semble qu'à consulter la différence des sons simples, selon les diverses ouvertures de la bouche, on auroit encore pu ajouter quatre ou cinq voyelles aux cinq précédentes. Car l'e ouvert et l'e fermé sont deux sons assez différens pour faire deux différentes voyelles, comme mèr, abymèr, comme le premier et le dernier e dans netteté, dans sèrré, etc.

Et de même l'o ouvert et l'o fermé, côte et cotte, hôte et hotte. Car quoique l'e ouvert et l'o ouvert tiennent quelque chose du long, et l'e et l'o fermés quelque chose du bref, néanmoins ces deux voyelles se varient davantage par être ouvertes et fermées, qu'un a ou un i ne varient par être longs ou brefs; et c'est une des raisons pourquoi les Grecs ont plutôt inventé deux figures à chacune de ces deux voyelles, qu'aux trois autres.

De plus l'u, prononcé ou, comme faisoient les Latins, et comme font encore les Italiens et les Espagnols, a un son très-différent de l'u, comme le prononçoient les Grecs, et comme le prononcent les François.

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