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Le thau et le teth, ou n'ont que le même son, ou ne sont distingués que parce que l'un se prononce avec aspiration, et l'autre sans aspiration; et ainsi l'un des deux n'est pas un son simple.

J'en dis de même du caph et du coph.

Le tsade n'est pas aussi un son simple, mais il

vaut un t et une s.

De même dans l'alphabet grec, les trois aspirées, ,x,, ne sont pas des sons simples, mais composés du 7, x, T, avec l'aspiration.

Et les trois doubles, ?,,, ne sont visiblement que des abrégés d'écriture, pour ds, cs, ps.

Il en est de même de l'x du latin, qui n'est que le & des Grecs.

Le q et le k ne sont que le c, prononcé dans le son qui lui est naturel.

Le double W des langues du Nord n'est que l'u romain, c'est-à-dire ou, lorsqu'il est suivi de voyelle, comme winum, vinum; ou l'v coņsonne, lorsqu'il est suivi d'une consonne.

CHAPITRE

CHAPITRE III.

Des Syllabes.

LA syllabe est un son complet qui est quelquefois composé d'une seule lettre, mais pour l'ordinaire de plusieurs; d'où vient qu'on lui a donné le nom de syllabe, ruλλab, comprehensio, assemblage.

Une voyelle peut faire une seule syllabe.

Deux voyelles aussi peuvent composer une syllabe, ou entrer dans la même syllabe; mais alors on les appelle diphthongues, parce que les deux sons se joignent en un son complet, comme mien, hier, ayant, eau.

La plupart des diphthongues se sont perdues dans la prononciation ordinaire du latin car leur æ et leur a ne se prononcent plus que comme un e: mais elles se retiennent encore dans le grec par ceux qui prononcent bien.

Pour les langues vulgaires, quelquefois deux voyelles ne font qu'un son simple, comme nous avons dit de eu, comme encore en français oe, au. Mais elles ont pourtant de véritables diphtongues, comme ai, ayant; oue, fouet; oi, foi; ie, mien, premier; eau, beau; ieu, Dieu; où il faut remar

R

quer que ces deux dernières ne sont pas des triphthongues, comme quelques-uns ont voulu dire, parce que eu et au ne valent dans le son qu'une simple voyelle, non pas deux.

Les consonnes ne peuvent seules composer une syllabe; mais il faut qu'elles soient accompagnées de voyelles ou de diphthongues, soit qu'elles les suivent, soit qu'elles les précèdent; ce dont la raison a été touchée ci-dessus, au chapitre premier.

Plusieurs néanmoins peuvent être de suite dans la même syllabe, de sorte qu'il y en peut avoir quelquefois jusques à trois devant la voyelle, et deux après, comme scrobs; et quelquefois deux devant, et trois après, comme stirps. Les Hébreux n'en souffrent jamais plus de deux au commencement de la syllabe, non plus qu'à la fin, et toutes leurs syllabes commencent par des consonnes, mais c'est en comptant aleph pour une consonne, et jamais une syllabe n'a plus d'une voyelle.

CHAPITRE I V.

Des Mots en tant que sons, où il est parlé de l'Accent.

Nous ne parlons pas encore des mots selon leur

signification, mais seulement de ce qui leur convient en tant que sons.

On appelle mot ce qui se prononce à part, et s'écrit à part. Il y en a d'une syllabe, comme moi, da, tu, saint, qu'on appelle monosyllabe; et de plusieurs, comme père, dominus, miséricordieusement, Constantinopolitanorum, etc. qu'on nomme polysyllabes.

Ce qu'il y a de plus remarquable dans la prononciation des mots, est l'accent, qui est une élévation de voix sur l'une des syllabes du mot, après laquelle la voix vient nécessairement à se rabaisser.

L'élévation de la voix s'appelle accent aigu, et le rabaissement, accent grave: mais parce qu'il y avoit en grec et en latin de certaines syllabes longues sur lesquelles on élevoit et on rabaissoit la voix, ils avoient inventé un troisième accent, qu'ils appeloient circonflexe, qui d'abord s'est fait

ainsi [^], puis [], et les comprenoit tous deux. On peut voir ce qu'on a dit sur les accens des Grecs et des Latins, dans les nouvelles méthodes pour les langues grecque et latine.

Les Hébreux ont beaucoup d'accens qu'on croit avoir autrefois servi à leur musique, et dont plusieurs font maintenant le même usage que nos points et nos virgules.

Mais l'accent qu'ils appellent naturel et de gram- . maire, est toujours sur la pénultième, ou sur la dernière syllabe des mots. Ceux qui sont sur les précédentes, sont appelés accens de rhétorique, et n'empêchent pas que l'autre ne soit toujours sur l'une des deux dernières; où il faut remarquer que la même figure d'accent, comme l'atnach et le silluk, qui marquent la distinction des périodes, ne laisse pas aussi de marquer en même temps l'accent naturel.

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