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Cela fait voir que des est quelquefois le génitif plurier de l'article le; comme quand on dit: Le Sauveur des hommes, pour de les hommes; et quelquefois le nominatif ou l'accusatif, ou l'ablatif, ou le datif du plurier de l'article un comme nous venons de le faire voir: et que de est aussi quelquefois la simple marque du génitif sans article; comme quand on dit: Ce sont des festins de roi; et quelquefois, ou le génitif plurier du même article un, au lieu de des; ou les autres cas du même article devant les adjectifs, comme nous l'avons montré.

Nous avons dit en général que l'usage des articles étoit de déterminer la signification des noms communs; mais il est difficile de marquer précisément en quoi consiste cette détermination, parce que cela n'est pas uniforme en toutes les langues qui ont des articles. Voici ce que j'en ai remarqué

dans la nôtre.

Sans article,

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'ou n'a qu'une significa-(Il a fait un festin de roi.
tion fort confuse, Ils ont fait des festins de rois.
ou en a une déterminée (Louis XIV est roi.
par le sujet de la pro-
position.

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Louis XIV et Philippe IV sont rois.

Le roi ne dépend point de ses sujets.

Les rois ne dépendent point de leurs sujets.

(Le roi fait la paix ; c'est-à-dire le roi Louis XIV, à cause des circonstances du temps.

Les rois ont fondé les principales abbayes de France; c'est-à-dire les rois de France.

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Un roi détruira
Constantino-

l'article

Nous voyons par-là que l'article ne se devroit point mettre aux noms propres, parce que signifiant une chose singulière et déterminée, ils n'ont pas besoin de la détermination de l'article.

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Néanmoins l'usage ne s'accordant pas toujours avec la raison, on en met quelquefois en grec aux noms propres des hommes mêmes, 17705. Et les Italiens en font un usage assez ordinaire, l'Ariosto, il Tasso, l'Aristotele: ce que nous imitons quelquefois, mais seulement dans les noms purement italiens, en disant, par exemple, l'Arioste, le Tasse, au lieu que nous ne dirions pas l'Aris

tote,

le Platon. Car nous n'ajoutons point d'articles aux noms propres des hommes, si ce n'est par mépris, ou en parlant de personnes fort basses, le tel, la telle; ou bien que d'appellatifs ou communs, ils soient devenus propres : comme il y a des hommes qui s'appellent le Roi, le Maître, le Clerc. Mais alors tout cela n'est pris que comme un seul mot; de sorte que ces noms passant aux femmes, on ne change point l'article le en la ; mais une femme signe, Marie le Roi, Marie le Maître, etc.

Nous ne mettons point aussi d'articles aux noms propres des villes ou villages, Paris, Rome, Milan, Gentilly, si ce n'est aussi que d'appellatifs ils soient devenus propres : comme la Capelle, le Plessis, le Castelet.

Ni pour l'ordinaire aux noms des églises, qu'on nomme simplement par le nom du Saint auquel elles sont dédiées. Saint-Pierre, Saint-Paul, SaintJean.

propres

Mais nous en mettons aux noms des royaumes et des provinces: la France, l'Espagne, la Picardie, etc. quoiqu'il y ait quelques noms de pays où l'on n'en mette point: comme Cornouailles, Comminges, Roannez.

Nous en mettons aux noms des rivières: la Seine, le Rhin;

Et de montagnes : l'Olympe, le Parnasse.

Enfin il faut remarquer que l'article ne convient point aux adjectifs, parce qu'ils doivent prendre leur détermination du substantif. Que si on l'y joint quelquefois, comme quand on dit, le blanc, le rouge; c'est qu'on en fait des substantifs, le blanc étant la même chose que la blancheur: ou qu'on y sous-entend le substantif; comme si, en parlant du vin, on disoit : J'aime mieux le blanc.

CHAPITRE VIII.

Des Pronoms.

COMME les hommes ont été obligés de parler souvent des mêmes choses dans un même discours, et qu'il eût été importun de répéter toujours les mêmes noms, ils ont inventé certains mots pour tenir la place de ces noms, et que pour cette raison ils ont appelé pronoms.

Premièrement, ils ont reconnu qu'il étoit souvent inutile et de mauvaise grace de se nommer soimême; et ainsi ils ont introduit le pronom de la première personne, pour mettre au lieu du nom de celui qui parle : Ego, moi, je.

Pour n'être pas aussi obligés de nommer celui à qui on parle, ils ont trouvé bon de le marquer par

un mot qu'ils ont appelé pronom de la seconde personne: Tu, toi, tu ou vous.

Et pour n'être pas obligés non plus de répéter les noms des autres personnes ou des autres choses dont on parle, ils ont inventé les pronoms de la troisième personne : ille, illa, illud; il, elle, : lui, etc. Et de ceux-ci il y en a qui marquent comme au doigt la chose dont on parle, et qu'à cause de cela on nomme démonstratifs; comme hic, celuici: iste, celui-là, etc.

Il y en a aussi un qu'on nomme réciproque, c'està-dire, qui rentre dans lui-même; qui est, sui, sibi, se; se. Pierre s'aime. Caton s'est tué.

Ces pronoms faisant l'office des autres noms, en ont aussi les propriétés : comme,

LES NOMBRES singulier et plurier: je, nous ; tu vous: mais en françois on se sert ordinairement du plurier vous au lieu du singulier tu ou toi, lors même que l'on parle à une seule personne : Vous étes un homme de promesse.

LES GENRES: il, elle; mais le pronom de la première personne est toujours commun; et celui de la seconde aussi, hors l'hébreu, et les langues qui l'imitent, où le masculin ♫ est distingué du

.את féminin

LES CAS: Ego, me; je, me, moi. Et même nous avons déja dit en passant, que les langues qui

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