Lettres critiques sur la vie, les oeuvres: Les manuscrits d'André Chénier

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Charavay Frères, 1881 - 193 páginas
 

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Página 54 - La vertu seule est libre. Honneur de notre histoire, Notre immortel opprobre y vit avec ta gloire; Seule, tu fus un homme et vengeas les humains! Et nous, eunuques vils, troupeau lâche et sans âme, Nous savons répéter quelques plaintes de femme; Mais le fer pèserait à nos débiles mains. Non, tu ne pensais pas qu'aux mânes de la France Un seul traître immolé suffît à sa vengeance, Ou tirât du chaos ses débris dispersés.
Página 54 - D'un peuple abject, servile et fécond en outrage, Et qui se croit encore et libre et souverain. La vertu seule est libre. Honneur de notre histoire , Notre immortel opprobre y vit avec ta gloire ; Seule, tu fus un homme, et vengeas les humains ! Et nous, eunuques vils, troupeau lâche et sans âme. Nous savons répéter quelques plaintes de femme , Mais le fer pèserait à nos débiles mains.
Página 146 - Quels exemples sacrés, doux à l'âme du juste, Pour lui quelle ombre de bonheur, Quelle Thémis terrible aux têtes criminelles, Quels pleurs d'une noble pitié, Des antiques bienfaits quels souvenirs fidèles, Quels beaux échanges d'amitié, Font digne de regrets l'habitacle des hommes? La peur blême et louche est leur Dieu, La bassesse ; la feinte.
Página 167 - Coepi egomet mecum sic cogitare: 'Hem! nos homunculi indignamur, si quis nostrum interiit aut occisus est, quorum vita brevior esse debet, cum uno loco tot oppidum cadavera proiecta iacent? Visne tu te, Servi, cohibere et meminisse hominem te esse natum?
Página 170 - S'éteint dans une nuit qui n'aura point d'aurore. Vivons, ma Lycoris, elle vient à grands pas, • Et dès demain peut-être elle nous environne : Profitons du moment que le destin nous donne, Ce moment qui s'envole et qui ne revient pas.
Página 54 - Un scélérat de moins rampe dans cette fange. La Vertu t'applaudit ; de sa mâle louange Entends, belle héroïne, entends l'auguste voix. O Vertu ! le poignard , seul espoir de la terre , Est ton arme sacrée , alors que le tonnerre Laisse régner le crime et te vend à ses lois.
Página 174 - Apollon et Bacchus, un crin noir et sauvage N'a hérissé jamais votre jeune visage. Apollon et Bacchus, vous seuls entre les dieux, D'un éternel printemps vous êtes radieux. Sous le tranchant du fer vos chevelures blondes N'ont jamais vu tomber leurs tresses vagabondes3.
Página 93 - O mort, que l'insensé redouteCalme dans la tempête et port dans le naufrage... espoir des malheureux qui n'ont plus d'espoir... toi qui es juste et remets tous les hommes au niveau... toi par qui le roi et le sujet, le riche et le pauvre, l'oppresseur et l'opprimé reviennent à la même poussière... Que ce despote ait fait ceci, cela, qu'il s'entoure de courtisans, de flatteurs, d'opulents, Que son ordre ait bâti deux villes en un jour, il n'est rien au tombeau.
Página 26 - Souvent, las d'être esclave et de boire la lie De ce calice amer que l'on nomme la vie, Las du mépris des sots qui suit la pauvreté, Je regarde la tombe, asile souhaité; Je souris à la mort volontaire et prochaine; Je me prie, en pleurant, d'oser rompre ma chaîne...
Página 40 - Mais aussi dans la paix voluptueux penseur, Je suis de ma mémoire absolu possesseur; Je lui prête une voix, puissante magicienne, Comme aux brises du soir une harpe éolienne, Et chacun de mes sens résonne à cette voix; Mon cœur ment à mes yeux: absente je vous vois. Alors je me souviens des amis que je pleure, Des temps qui ne sont plus, d'un espoir qui me leurre, De la riche nature apparue à mes yeux, De mes projets en l'air: que sais-je?

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