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il ne s'y trouvait aucun bâtiment d'ensemble, mais chaque marchand y avait une baraque portative pour laquelle il payait au cabildo une redevance de deux dollars par mois (1). Les édifices publics occupaient le côté oriental de la rue de Sainte-Anne, depuis le coin du bord de mer jusqu'à celui de la première rue de traverse. Au coin du bord de mer, le gouvernement, le trésor et tous les bureaux de l'administration formaient un massif de maçonnerie; à l'autre coin étaient les casernes et la prison, également en maçonnerie. Entre les deux coins se trouvaient des constructions en bois pour le cabildo, les tribunaux, etc. (2). Aux abords de la ville étaient la redoute de la rade et celles de Laventille. Non loin de ces dernières, sur une des collines les plus avancées, se voyait et se voit encore aujourd'hui la loge franc-maçonnique, «<les Frères-Unis no 327, fondée par M. Benoit Dert

en 1795, et affiliée deux ans plus tard, sous le vénéralat de M. de Launay, à la grande loge de Pensylvanie, sous le no 77 (3).

Cette petite ville, avec ses rues tirées au cordeau et ses maisons de bois peint, avait un aspect riant; elle passait dès lors pour une des plus jolies des Antilles. Mais, comme toutes les villes bâties en bois, elle était sujette aux incendies, et pour l'empêcher d'être ravagée par le feu, le cabildo avait le soin de se munir de trois pompes à incendie, servies chacune par une compagnie

(1) Meany, Abstract of the minutes of Cabildo, 1733-1813, ms., p. 107.

(2) Tradition.

(3) Hart, Hist, and stat, view of the I. of Trinidad, p. 197.

de pompiers (1). Un autre désavantage dont elle souffrait était le manque d'eau courante; pour y remédier, il eût fallu y conduire celle de la rivière de Sainte-Anne; mais des deux projets de M. Claude de Deshayes en 1789 (2) et de Don Antonio Vidal en 1795 (3), aucun jusqu'alors n'avait encore été mis en exécution. En attendant, on obtenait de l'eau potable au moyen de puits creusés dans le sol à une profondeur de dix à quinze pieds. Enfin, un dernier décompte, le plus sérieux de tous, aux avantages dont elle jouissait, c'est celui de la présence de la lèpre au sein de sa population; un décret du cabildo du 23 février 1795 ordonne qu'il soit loué une maison éloignée de la ville pour y reléguer les infortunés atteints de l'affreuse maladie (4).

Tel était, aussi fidèlement qu'il nous a été possible de le constater et de le dépeindre, l'état de la colonisation de l'ile à la capitulation. Dans le court espace de douze années, et malgré les guerres incessantes des quatre dernières dans la mer des Antilles, cette île déserte et improductive avait acquis une agriculture florissante, un commerce brillant, une ville capitale déjà remarquable. Un aussi rapide avancement, le fruit de l'activité et des connaissances pratiques des colons des îles françaises, est vraiment merveilleux. A cette œuvre glorieuse l'histoire est tenue de rendre un éclatant

(1) Meany, Abstract of the minutes of Cabildo,* 1733-1813, ms., p. 149.

(2) Id., ibid., p. 107. (3) Id., ibid., p. 149. (4) Id., ibid., p. 149.

hommage, et à ses auteurs, nous, les enfants du pays, nous avons le devoir de vouer une reconnaissance éternelle. C'est grâce à ces énergiques pionniers que la colonie, désormais sûre de sa voie, marchera d'un pied ferme à ses destinées, sous la conduite du gouvernement anglais.

Ici se termine cette étude sur les origines de l'ile de' la Trinidad; nous en avons retracé les évènements sans arrière-pensée, nous attachant uniquement à combler les lacunes, à corriger les erreurs, à rétablir la vérité là où elle se trouvait ou violée ou faussée, à honorer la vertu et les grandes actions partout où elles se rencontraient. A ces premiers temps si troublés, qui n'embrassent pas moins de trois siècles, de 1498 à 1797, a succédé une ère plus calme et plus prospère. A nos compatriotes, que pourraient corrompre le bonheur dont ils jouissent maintenant, il est bon de rappeler au prix de quels efforts leurs pères le leur ont acheté, et de présenter les grandes leçons qui ressortent du spectacle si instructif des périls de la découverte, des luttes de la conquête et des difficultés de la colonisation. Il n'est pas moins utile de proposer aussi pour modèles à nos fils les trois hommes en qui se personnifient ces trois premières périodes de notre histoire, puisque, en s'assimilant leurs qualités et leurs vertus, ils n'en deviendront que meilleurs. Sursum corda! Élevons donc nos cœurs pour en former le piédestal de ce groupe illustre dont Christophe Colomb occupe le centre, Antonio de Berrío y Oruña la droite, et Roume de Saint-Laurent la gauche !

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NOTES

NOTES DU CHAPITRE Jer.

I.

(Baralt, Historia de Venezuela, t. I, ch. XVIII, p. 363.)

Los escritores antiguos eran mas inclinados á contar batallas y sucesos sorprendentes que á conservar los hechos relativos à la industria, al comercio y á la civilizacion, que son los que forman la parte verdaderamente útil de la historia, si es que esta ha de ser mas bien una leccion que un entretenimiento.

II.

(Fr. A. Caulin, Historia de la N.-Andalucia, liv. I, ch. II, p. 5.)

Una de las cosas que ilustran con notoria fama, entre las cuatro partes del mundo, á la América, entre los reinos de esta al nuevo reino de Granada es la provincia de la NuevaAndalucía, cuya capital es la ciudad de Cumaná, á quien algunos geógrafos dan el nombre de la Nueva-Córdova, si

tuada en la costa que llaman de Tierra firme en 10° 29' de latitud hacia la banda del Norte, ó polo ártico del Ecuador. Su jurisdiccion goza de 76 leguas geográficas que corren de Este á Oeste, desde la Punta de Piedra, estremo oriental de la Tierra firme en la costa de Pária y boca grande del Drago hasta la boca del rio Unare, cuyas barrancas dividen los límites al Occidente, entre esta provincia y la de Venezuela ó Carácas, corriendo sus margenes aguas arriba hasta el origen que tiene en la serranía ó pueblo de Pariaguan, desde donde está indecisa la línea que debe seguir en forma divisoria hasta el rio Orinoco, 20 leguas al Sur distante de dicho sitio por su respectivo meridiano. Por la linea de Norte al Sur goza de 270 leguas geográficas que corren desde la costa del mar del Norte hasta el gran rio ó pais de las Amazonas, en cuyo terreno media el famoso rio Orinoco desde 3o hasta 8° del Ecuador...... Por la parte oriental termina en el mar, que circunda la costa de Paria, Golfo Triste, bocas de Orinoco y las costas de Esquivo y Cayana; y por el sud-oeste confina con el nuevo reino de Granada, que estiende sus limites hasta el referido Orinoco; desde el cual, por ser paises despoblados, está indecisa hasta hoi, la linea y sus respectivos meridianos, que corriendo Norte á Sur, divida la jurisdiccion de dicho Reino con la espressada provincia de Cumaná.

III.

(Thompson's Alcedos Dictionary, art. Andalucia.)

Nueva-Andalucía, a province of the kingdom of Tierra Firme, anciently called Serpa, comprising Guyana, and Paria, together with the Islands of Cayenne, Coche, Cubagua, Margarita, Tortuga, Trinidad, etc.

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