Imágenes de páginas
PDF
EPUB

appelle l'arbre dont il est question, a ún bois trèstendre; cependant on se sert du tronc de cet arbre pour faire des pirogues, mais elles ne durent que quelques mois. Le second arbre que je remarquai encore, s'élève beaucoup moins que le barrigudo; mais il présente, à quelques pieds au-dessus du sol, des renflemens ovoïdes. Le troisième enfin, appelé imburana', a un tronc généralement incliné ; et il est couvert d'une écorce rousse, qui se lève en lambeaux et ́laisse voir, par intervalles, la nouvelle écorce, dont la couleur est d'un beau vert. Comme ces différens arbres étaient sans feuilles, quand je les observai, je ne pus déterminer à quelle famille ils appartiennent ".

Lorsque je voyageai de Sucuriú à la 7e division, on était dans l'hiver de l'hémisphère austral, et cependant j'essuyai des chaleurs excessives. La terre était desséchée et l'herbe des catingas brûlée par le soleil; je ne trouvai, pour ainsi dire, aucune fleur au milieu de ces tristes forêts 3; je n'y vis presque point d'insectes, et les oiseaux s'étaient pour la plupart réfugiés dans le voisinage des habitations et sur le bord des eaux. Dans les environs de Villa Rica, S. Miguel de Mato

• Probablement pour ibiráñae, qui, en guarani, signifie baril, sébile, tiroir.

10

2 C'est le véritable barrigudo de Minas Novas, qui a été décrit par Nees et Martius sous le nom de chorisia ventricosa. L'imburana est le bursera leptophlocos Mart.

3 J'observai, entre Setuba et Boa Vista, deux petites acanthées à corolle rouge, dont les feuilles flétries retombaient languissamment sur la tige.

dentro, etc., les capoeiras ne reparaissent, comme je l'ai dit, que trois ou quatre fois, et ensuite il leur succède des fougères (pteris caudata) et du capim gordura. Dans les catingas, au contraire, ces plantes sont heureusement inconnues; il repousse toujours des capoeiras, et ainsi on n'est point obligé d'abandonner son champ après quelques récoltes, ainsi que cela a lieu dans les Geraes. Cependant, comme on ne fait usage d'aucun engrais, le terrain finit par se fatiguer et par produire avec moins d'abondance.

La terre des catingas est légère, grisâtre et tant soit peu sablonneuse. C'est cette nature de sol qui convient le mieux au cotonnier; aussi cette plante est-elle généralement cultivée dans ce pays, et c'est elle qui en fait la richesse./

A l'époque de mon voyage, l'aspect des champs de cotonniers n'avait rien qui flattât les regards. Ils présentaient des touffes de tiges menues, droites, rougeâtres et ordinairement dépouillées de feuilles dans une grande partie de leur longueur. Celles de ces dernières qui n'étaient point encore détachées de la plante, attestaient toute la sécheresse du climat, et retombaient à demi flétries sur les côtés de la tige'. Les fleurs, d'un jaune soufré, n'offraient rien d'agréable à la vue, et les capsules ouvertes dont l'arbrisseau était chargé, le rendaient encore plus triste. Dans ce pays, les champs

Je crois les avoir vues en quelques endroits dans leur position naturelle.

2 Les échantillons de cotonniers que je possède, et qui ont

de cotonniers n'ont pas même cet air d'ordre et de propreté qui plaît tant dans nos terrains cultivés, en montrant l'industrie et l'activité du cultivateur. Les cotonniers sont plantés sans aucun ordre; des arbrisseaux, de grandes herbes croissent au milieu d'eux; ils les étouffent et rendent la récolte difficile.

Pour former un champ de cotonniers, on ne prépare la terre que par l'incendie des bois qui la couvraient. On fait des trous à cinq à six palmes de distance, et dans chaque trou on ne met qu'une semence. En même temps que les graines de cotonniers, on a coutume de planter aussi du maïs. Ces travaux se font ordinairement au mois d'octobre, mais quelquefois plus tôt,

été recueillis dans la province des Mines, se rapportent au gossypium vitifolium; mais Spix et Martius disent que c'est principalement le goss. barbadense que l'on plante dans les Minas Novas (Reis., I, p. 486). Le coton est cultivé depuis le nord du Brésil jusqu'à la Serra das Furnas sur le délicieux plateau des Campos Geraes; mais, au-dessous de ce plateau, la culture du gossypium s'étend jusque dans le voisinage de Porto Alegre par le 30o 2′ (Voy. mon Introduction à l'histoire des Plantes les plus remarquables). On ne saurait croire que, dans une étendue de terrain aussi immense, il n'existe pas une foule d'espèces ou de variétés différentes de cotonniers. Il serait digne par conséquent de quelque homme éclairé, d'étudier ces espèces d'une manière systématique, et de rechercher lesquelles il convient le mieux de planter dans les différens sols et sous les diverses latitudes; il faudrait ensuite comparer ce travail avec ce qui a déjà été publié en portugais sur cette matière par SA et par MANOEL

quand les pluies commencent de bonne heure. Les cotonniers rapportent dès la première année, et durent environ cinq à six ans, ou davantage. Ils ont un ennemi redoutable; c'est une chenille arpenteuse' qui en mange les feuilles, et fait beaucoup de tort. Après la récolte, on brise les tiges au-dessus du sol : par ce moyen elles donnent davantage, parce que la souche a moins de bois à nourrir; et comme chaque cotonnier, repoussant chaque année, ne s'élève pas au-dessus de quatre à cinq pieds, la cueillette est plus facile à faire. On nettoie les champs de cotonniers une seule fois dans l'année, et encore se sert-on simplement de la fouce'. La récolte dure à peu près trois mois, et,

ARRUDA DA CAMARA, et enfin il faudrait mettre à profit tout ce qu'il y a d'utile dans les écrits de Nicholson, Moreau de Saint-Merry, Badier, Bajon, Préfontaine, Blom, Lasterye, et principalement de Rohr. Un tel ouvrage serait un des plus beaux sujets de prix que pût proposer une société d'agriculture, s'il en existait quelqu'une chez les Brésiliens. De tels travaux, nous ne pouvons nous empêcher de l'avouer, mériteraient plus d'estime que toutes ces descriptions, ces phrases, ces catalogues, par lesquels on prétend faire connaître toutes les plantes inutiles qui couvrent notre globe; but qui est, au reste, si mal rempli, que, malgré tant de descriptions, on ne saurait nommer la plupart des plantes sans le secours de la tradition.

J'ai conclu qu'elle était arpenteuse, de la description qu'on m'en a faite, car je ne l'ai point vue. Serait-ce le noctua gossypii, Fab.?

[ocr errors][merged small]

commençant en mai, elle finit au mois d'août '. Quatre arrobes de coton, avec les semences, suffisent pour. en former un dépouillé de ses graines. Pour faire la cueillette, on laisse les capsules s'ouvrir et se dessécher, et l'on tire les quatre paquets de coton qu'elles renferment, sans détacher le péricarpe. Comme il se passe du temps depuis le moment où la capsule commence à s'ouvrir, jusqu'à celui où elle est assez ouverte pour qu'on puisse en extraire les semences, le coton reçoit dans cet intervalle la poussière et la rosée du ciel, et trop souvent la partie supérieure des paquets prend une teinte jaunâtre. Le coton, dont la terre est jonchée et qui reste perdu, atteste encore

latin falx, je ne crois pas devoir le traduire par faux. En effet, la fouce des Brésiliens n'est autre chose qu'une grande serpe fort large, tronquée à l'extrémité, emmanchée d'un assez long bâton, et par conséquent elle n'a rien de commun avec la faux de nos faucheurs. Avec la fouce qui sert à couper les branchages et les rejets des arbres, les Brésiliens de l'intérieur ne connaissent que deux autres instrumens d'agriculture, le machado ou coignée, et l'enxada ou la houe. Le machadinho est un diminutif du machado.

3 On a imprimé en Allemagne que la récolte du coton de Minas Novas se faisait en septembre et en octobre, et qu'on abandonnait les plantations de cotonniers dès la deuxième ou la troisième année. Il est assez vraisemblable que cela a été écrit d'après des renseignemens pris à Villa do Fanado, et il peut en être réellement ainsi dans les parties élevées du termo, qui ne conviennent pas ou ne conviennent que peu à la culture du cotonnier.

« AnteriorContinuar »