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accentué). La nuque du cou; nocniafi (la dernière syllabe se prononce à peine).- Lecythis; tchicórá. -Eau; manhá (premier a fermé).- Feu; chimpéki.

Dormir; kukujune (le dernier e se fait peu sentir). -Laver; manhakejo.-Manger; noncut.—Flèche ; mazike (l'a est nasal; le z participe du j; l'e final est presque muet). Arc; nême. - Frère; jipará (le j participe du z). — Mère; japú. - Femme; hocôt. — Nuit; taratatú. - Pierre; kratú. - Oiseau; bacán. Fleuve; manhanpacajú (eau grande). - Ruisseau; manhanhihi (eau petite; h aspiré). Terre; náka (le dernier a participe du son de l'e et se fait peu entendre). — Mourir; cuém. — Chien; hincon. Maïs; jitnirun.— Joli; heréhé.— Beaucoup; eruhú. —Petit ; hihi.—Leur hutte, telle qu'ils la font dans les bois; kijeme 1.

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Les Botocudos paraissent avoir quelque idée vague de l'immortalité; mais ils sont probablement étrangers à celle d'un être suprême, ou du moins elle se confond dans leur esprit avec l'idée du soleil. Ce qu'il y a de bien certain, c'est que, songeant uniquement à leurs

1 J'ai encore employé ici l'orthographe portugaise, en y ajoutant la lettre k et l'accent circonflexe des Français.

Leur langue même porte à le conclure, puisqu'ils n'ont qu'un mot pour désigner Dieu et le soleil. On peut voir aussi, au chapitre X, ce qui m'a été dit à ce sujet par le soldat Raimundo Ferreira de Souza. D'après ce que m'a raconté M. le capitaine Jozé Caetano de Mello, les Botocudos ont une sorte de reconnaissance particulière pour la lune, parce qu'elle protége leurs marches nocturnes.

besoins physiques, ils ne s'occupent point de la Divinité, et qu'ils n'ont absolument aucun culte. A la vérité ils ne montrent point d'éloignement pour la religion chrétienne, ils laissent baptiser leurs enfans, et quand ils assistent aux repas des Portugais, ils joignent les mains et font le signe de la croix comme eux; mais il est trop évident que ces marques extérieures d'adhésion à un culte qu'ils ne sauraient connaître, ne sont que le résultat d'une imitation grossière. A la sollicitation du commandant, l'administration a décidé qu'il y aurait à S. Miguel un curé ou chapelain, auquel il serait payé annuellement deux cent mille reis. Cette somme, en y joignant le produit d'un peu de culture, serait bien suffisante pour entretenir un prêtre d'une manière décente; mais, lors de mon voyage, il ne s'était pas encore trouvé un ecclésiastique qui voulût aller catéchiser les Botocudos, et les instituteurs de ces infortunés étaient les habitans corrompus du hameau de S. Miguel.

On assure que, lorsque les Botocudos n'avaient point encore eu de communication avec les Portugais, ils étaient anthropophages, et l'on m'a cité, à l'appui de cette assertion, les deux faits que je vais rapporter. Deux nègres fugitifs s'étaient retirés à peu de distance de Tocoyos, sur le bord d'un ruisseau, près duquel habitait une troupe de Botocudos, et ils s'étaient mis à cultiver la terre. Dans les commencemens, ils vécurent en bonne intelligence avec leurs voisins; mais les Botocudos finirent par les attaquer, et prirent l'un d'eux. L'autre échappa aux sauvages et s'enfuit à Tocoyos, où

il raconta ce qui s'était passé. On lui donna quelques hommes pour tâcher de sauver son compagnon; mais, arrivés au lieu où le nègre avait été pris, ceux-ci ne trouvèrent que ses ossemens amoncelés. Voici le second fait. Lorsque le commandant Julião vint se fixer à S. Miguel, il se joignit à lui une troupe d'Indiens, appelés Machaculis, dont je parlerai plus tard, et qui, comme les Malalís, les Macunís, etc., cherchaient parmi les Portugais un asile contre les Botocudos. Ces derniers, s'étant rapprochés des blancs, s'adressèrent un jour à Julião, et lui demandèrent la permission de tuer et de manger les enfans des Machaculis, qui, disaient-ils, étaient fort gras. A ces faits, je n'ai à opposer, je l'avoue, que les dénégations de Firmiano, que j'ai déjà citées, et l'ancienne haine des Portugais contre les Botocudos, haine que l'on peut soupçonner d'avoir été la source de plus d'une calomnie 1. Quoi qu'il en soit, si jamais les Botocudos du Jiquitinhonha ont été réellement anthropophages, il ne paraît pas qu'on ait aucun reproche à leur faire à cet égard, à présent qu'ils ont tant de rapports avec les hommes de notre race. Ils n'auraient pas, au reste, un grand mé

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Comment, par exemple, ne pas regarder comme une calomnie le récit que fait l'estimable et laborieux Southey, probablement d'après le témoignage de quelque Portugais? Quand un prisonnier, dit l'historien du Brésil, tombe entre les mains des Botocudos, ils sucent le sang de leur vic« time encoré vivante, pour commencer l'abominable fète << dans laquelle sa chair doit être dévorée. » (History of Braz., III, p. 807 et 808.)

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rite à ne point manger aujourd'hui de chair humaine ; car, à moins de se dévorer entre eux, qui pourraientils manger, puisqu'ils vivent en bonne intelligence avec les Portugais, et qu'ils n'oseraient attaquer le petit nombre d'Indiens que les blancs, dont ils connaissent à présent la force, ont pris sous leur protection 1?

Ce que les Botocudos ont véritablement gagné depuis que des relations continuelles se sont établies entre eux et les Portugais, c'est de ne plus avoir le même penchant pour le larcin. Autrefois ils s'emparaient sans façon de tout ce qui était à leur convenance'; mais actuellement ils ne prennent plus; ils se contentent d'obséder par leurs demandes importunes.

M. le prince de Neuwied pense que les Botocudos de Belmonte sont anthropophages; mais je ne sais trop s'il appuie cette opinion sur des preuves bien convaincantes, et lui-même en atténue la force par les passages suivans : « Le

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singe, dit-il, est l'animal que les Botocudos mangent le plus volontiers; or, comme par sa structure et son sque«<lette il ressemble beaucoup à un homme, il est possible « que les Européens qui trouvèrent les restes du repas de ces

sauvages les aient, par méprise, accusés d'aimer surtout « à se nourrir de chair humaine..... Des membres de singes desséchés ressemblent beaucoup à ceux d'un homme, et peuvent être confondus avec eux. Il en fut peut-être ainsi « de la chair que Vespuce trouva dans les cabanes des sau«vages.» (Voyage trad. Eyries; 11, p. 254 et 286.)

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Ce que j'écris ici m'a été dit sur les lieux. Cependant on trouvera dans le chapitre suivant un ou deux faits qui tendraient à contredire cette assertion.

Ils sont très-affectueux pour les blancs, les caressent, les serrent dans leurs bras; mais ils les tourmentent pour obtenir quelque chose d'eux.

Il s'en faut bien que la civilisation des Botocudos du Jiquitinhonha soit aussi avancée que celle des Malalís, des Macunís, etc. Comme je l'ai dit, les premiers ne se sont point encore accoutumés à travailler la terre ; ils vivent de la chasse et de la pêche, des racines et des fruits qu'ils trouvent dans les bois ou sur les montagnes.

Chaque capitaine de Botocudos s'attribue une certaine étendue de forêts pour y chasser et y cueillir des fruits. Il ne souffre point que des individus appartenant à d'autres tribus paraissent sur son domaine, et, dans le temps de la maturité des fruits, il envoie des hommes sur ses frontières, pour observer si elles ne sont point passées par ses voisins'.

Quand ces sauvages vont à la chasse, c'est le capitaine qui partage le gibier. Celui qui en tue quelque pièce n'en reçoit que la plus petite portion, et lorsque l'animal est maigre, il n'y a aucune part. Le capitaine abandonne à sa troupe le gibier qu'il a tué, et n'y touche jamais. Quant aux oiseaux, ils sont réservés pour les femmes. Il y a en général beaucoup d'union

Un des morceaux les plus intéressans de l'ouvrage de M. le prince de Neuwied, est le récit d'un combat qui eut lieu en 1816 parmi les Botocudos de Belmonte, à l'occasion d'un empiétement qu'une tribu s'était permis sur le territoire d'une autre tribu voisine. (Voyage Bres. Trad. Eyr.; II, p. 185.)

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