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CHAPITRE XIII.

VOYAGE DANS LE SERTÃO DEPUIS SON ENTRÉE JUSQU'AU

VILLAGE DE FORMIGAS INCLUSIVEMENT.

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· Fazenda de Ribeirão; forges, jardins; la vigne rapporte souvent

deux fois l'année; culture. Fazenda de S. Éloi; ameublement ; usage de prendre le thé ; jardin ; singulière variété de chou.

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Village

Usage qu'ont les propriétaires de former des boutiques

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Firmiano.

Pindaiba. L'auteur se laisse

Village de

dans les villages. . Vent. aller au découragement. Mauvaise qualité de l'eau. Formigas; son commerce; culture des alentours; mauvaise réputation des habitans. Procession. Canne de Pereira.

VOULANT me rendre au village de Contendas, je suivis dans le Désert à peu près la direction du nord-nordest; et au-delà de Contendas, marchant encore dans la même direction, je parvins au Rio de S. Francisco, le plus grand fleuve de la province des Mines et l'un des plus remarquables de tout le Brésil '.

1 Itinéraire approximatif depuis l'entrée du Sertão du côté de Pé do Morro, jusqu'au Rio de S. Francisco; en passant par S. Eloi, Formigas et Contendas.

Du Jiquitinhonha à Taióba (chaumière), environ. 61.

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J'ai dit que le jour où j'étais entré dans le Sertão (le 25 juillet 1817), je m'étais égaré, et que j'avais été forcé de coucher en plein air sur le bord d'un ruisseau. Le froid fut beaucoup moins sensible qu'il n'avait été depuis Villa do Fanado jusqu'aux forges de Bom Fim, ce qui tient à ce que, sans doute, le pays est bien moins élevé.

M'étant mis en route, je me dirigeai vers le lieu où

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OBS. Comme je m'étais égaré entre le Jiquitinhonha et Taióba, il serait possible qu'il y eût réellement moins de six lieues et demie d'une halte à l'autre ; peut-être aussi pourrait-on se rendre du Jiquitinhonha à Ribeirão sans passer par Taióba.

la veille j'avais aperçu une lumière. Je suivis le chemin où j'étais déjà, et après avoir traversé le ruisseau près duquel j'avais passé la nuit, je montai sur un vaste plateau. Je traversai d'abord des carrascos entremêlés d'arbres tortueux; mais tout-à-fait sur le sommet du morne, je ne trouvai plus qu'un pâturage, composé presque uniquement de graminées parmi lesquelles croissaient à peine quelques sous-arbrisseaux. Là, un horizon immense s'offrit à mes regards, mais je n'aper cevais aucune habitation, aucune trace de culture; c'était partout la solitude la plus profonde. De tous les côtés je découvrais des mornes arrondis, peu élevés, dont la forme était presque toujours la même, et où des rochers nus se montraient çà et là au milieu des herbes desséchées. Sur le revers du morne, la végétation changea encore, et je retrouvai des carrascos; mais ils n'étaient point entremêlés d'arbres tortueux, et ils m'offrirent les mêmes plantes que ceux de Minas Novas.

Au pied du morne, je me trouvai dans une vallée assez agréable. Un ruisseau l'arrose, et il est bordé d'arbres et d'arbrisseaux très-serrés, dont la verdure était alors extrêmement fraîche. En m'écartant un peu de ce ruisseau, j'arrivai, après avoir fait quatre lieues, à une chaumière appelée Taióba1, où vivaient une mulâtresse et sa famille. C'était la seule maison que

Taióba vient peut-être des mots guaranis tayaó, chou, et ibá, arbre; l'arbre aux choux, peut-être quelque espèce de palmier.

j'eusse vue pendant toute la journée, et elle était à peine assez grande pour loger les propriétaires. Mon hôtesse me dit qu'il y avait beaucoup d'habitans dans son voisinage; mais ces colons sont, comme elles, des malheureux qui habitent de pauvres chaumières que leurs mains ont bâties, et probablement la bonne mulâtresse, jugeant par comparaison, croyait ses voisins plus nombreux qu'ils ne sont réellement.

Ce pays serait incontestablement très-favorable aux recherches botaniques, car j'y vis un nombre prodigieux de plantes différentes; mais la sécheresse avait tout dévoré, et je trouvai peu d'espèces en fleurs.

Ce fut le jour où je fis halte à la chaumière dont j'ai parlé tout à l'heure, que je vis pour la première fois l'élégant palmier appelé bority, si commun dans les marais du Désert. Son tronc, qui peut s'élever jusqu'à la hauteur de cinquante-cinq pieds, est égal dans toute sa longueur, et revêtu d'une écorce d'un gris foncé; ce tronc ne porte point, comme cela arrive chez d'autres espèces, la base des feuilles tombées; mais la place que celles-ci occupaient sur sa surface y est seulement indiquée par des zones circulaires, éloignées les unes des autres d'environ trois pouces. Le bority se termine par une touffe large et arrondie de feuilles en éventail qui sont nombreuses, lisses, luisantes et d'un vert foncé : quatre ou cinq d'entre elles,

C'est le mauritia vinifera, Mart. J'avais écrit burití, comme M. Martius; mais je crois qu'il est mieux d'adopter l'orthographe consacrée par M. Pizarro.

flétries et desséchées, pendent le long de la tige. Le pétiole de ces feuilles est glabre, long de cinq pieds, trigone, et peut avoir un pouce sur chaque face. Le limbe de la feuille est entier et plissé à sa base; ses deux côtés rapprochés forment une sorte de cornet; et à environ un demi-pied de son origine, il se divise en un grand nombre de lanières, larges d'un pouce, longues de quatre pieds, droites dans les feuilles nouvelles, pendantes chez les anciennes, Les panicules fructifères sont également pendantes, et atteignent jusqu'à neuf ou dix pieds; leurs rameaux sont simples, alternes et disposés sur deux rangs. J'ai seulement vu des fruits qui étaient tombés par terre, et comme ils étaient desséchés, je ne puis décrire que leur forme extérieure: ils avaient la grosseur d'une pomme d'api; ils étaient arrondis et couverts d'écailles rousses, rhomboïdales, obtuses, lisses et dirigées de haut en bas.

Le bority est, sans contredit, un des arbres les plus utiles. Ses feuilles servent à couvrir les maisons, et forment une toiture qui dure très-long-temps. On tire les fibres de ces mêmes feuilles pour faire de petites cordes. Comme je le dirai ailleurs, on fait des portes avec les pétioles. Le fruit se mange et sert à engraisser les pourceaux. Le tronc est rempli d'une moelle dont on fait une sorte de confiture, qui est un objet de commerce pour les habitans des bords du Rio de S. Francisco. Enfin ce même tronc fournit une liqueur qu'on dit très-agréable pour l'obtenir, on choisit les individus les plus gros; par une inconce

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