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longue mèche, que l'on passe par-dessus le sourcil, derrière une des deux oreilles.

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J'avais été reçu à Formigas par un jeune homme qui me combla d'honnêtetés. Il me donna une canne faite avec un très-joli bois qu'on appelle pereira. Ce bois est celui d'un grand arbre qui, à ce qu'il paraît, se trouve principalement dans les forêts; il est léger et en même temps d'une contexture tellement fine qu'on n'en aperçoit ni les veines, ni les pores. Sa couleur est d'un blanc jaunâtre, et on le prendrait pour de l'ivoire qui commence à perdre sa blancheur.

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Angico, arbre qui produit de la gomme.
Batraciens. Peinture de la campagne.
S. Lourenço. Marais.

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Cayçára.

Riachão. · Riacho de

Village de Contendas. Salubrité. Fécondité des femmes. Maladies. Manière de guérir les maladies vénériennes. Lèpre. Abeilles. Histoire d'une tortue. Peinture d'un marais. Ca

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beçudo, palmier. Macauba, palmier; ses usages.

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Pao pobre, arbre à semences huileuses, Sucuriú, serpent. Encore Firmiano. Peinture des changemens qui s'opèrent dans le pays aux approches du Rio de S. Francisco.

APRÈS avoir quitté Formigas, je traversai les bois dépouillés de verdure où j'avais déjà passé pour aller voir la salpêtrière dont j'ai donné la description dans l'avant - dernier chapitre."

Parmi les arbres de ces catingas, j'en remarquai un que l'on nomme angico, du tronc duquel transsude une gomme mucilagineuse, absolument semblable à la gomme arabique pour le goût et pour la transparence'. Les gens du pays emploient cette gomme avec succès

Je répète ici les propres expressions dont je me suis servi dans mon journal; mais je dois dire que je n'avais sous les yeux aucun objet de comparaison.

dans les maladies de poitrine. L'arbre, quand je l'observai, avait perdu presque toutes ses feuilles; cependant, quelques-unes desséchées, qu'il conservait encore, me firent penser qu'il appartenait au genre mimosa, L. Ces feuilles sont longues d'environ un demi-pied, et deux fois ailées; leurs axes généraux et particuliers sont pubescens, et leurs folioles très-nombreuses, larges de moins d'une ligne, longues de deux, sont rapprochées et supportées par un très-court pétiole pubescent comme les axes.

J'avais fait une lieue et demie dans les catingas dont je viens de parler, quand le terrain changea; il prit une couleur rougeâtre, et la végétation changea avec lui. Aux catingas succédèrent des graminées parsemées d'arbres tortueux et rabougris, et je remarquai que quelques-uns d'entre eux commençaient à produire des bourgeons. Cependant la sécheresse était toujours extrême, les fleurs très-rares, et la poussière insupportable comme elle l'avait été tous les jours précédens.

Je fis halte à un groupe de pauvres maisonnettes où la terre, qui se détachait des murs, laissait pénétrer de tous les côtés le jour, le vent et la poussière. Là, je fus reçu par de bons cultivateurs simples, embarrassés, mais qui, malgré leur indigence, ne voulurent rien accepter pour ma nourriture.

En me rendant de Veados (les cerfs), le lieu dont je viens de parler, à Cayçára1, qui en est éloigné de deux

I

Cayçára, dans le Diccionario Portuguez e Brasiliano (dic

lieues et demie, je passai sur des mornes un peu moins élevés que ceux où j'avais voyagé les jours précédens. Sur l'un d'eux, les arbres rabougris, au lieu d'être entremêlés de graminées menues comme celles d'Europe, l'étaient de touffes d'une espèce de bambou à tige naine, droite, haute de trois pieds, grosse comme le tuyau d'une plume'. Ce n'était pas, au reste, la première fois que j'observais cette varieté de campo; elle se rencontre dans les terrains les plus rouges, et elle s'était déjà offerte à moi sur plusieurs plateaux de Minas Novas.

Étant à Formigas, ou dans les environs, j'entendis une espèce de crapaud, dont la voix imitait exactement le bruit du tourne-broche. Rien n'est en général plus varié que le coassement des crapauds de ce pays,

tionnaire de la lingoa geral), est indiqué comme la traduction du mot portugais arraial. Je présume que ce dernier mot signifie ici camp et non village.

Cette espèce s'appelle, je crois, taquarí. En général, les Brésiliens ne donnent pas le même nom à tous les bambous. Le mot taquára désigne l'espèce commune ou peutêtre plusieurs espèces confondues ensemble. J'ai longuement parlé du taquarassú, l'espèce la plus grande; j'ai aussi décrit une forêt de taboca, et non toboca comme on l'a imprimé, par erreur, dans le premier volume de cet ouvrage (pag. 97). J'ajouterai ici que l'on désigne sous le nom de cruciama un bambou à tige pleine, et, en effet, il était convenable d'avoir un mot pour indiquer les bambous de ce genre, car le mot guarani taquá signifie proprement des

cannes creuses.

et je suis persuadé qu'un naturaliste qui s'occuperait de l'histoire des reptiles trouverait dans la province des Mines un grand nombre d'espèces nouvelles de batraciens.

Pour donner une idée du pays que je traversai entre Cayçára et Riachão, qui en est à quatre lieues, je ne crois pouvoir mieux faire que de copier mon journal. << Des collines peu élevées comme celles où j'avais passé « le jour précédent; un pays qu'il faut plutôt appeler << inégal que montueux; des campos d'arbres rabou« gris; point de plantes en fleurs ; une extrême séche«<resse, beaucoup de poussière; des marais de peu «< d'étendue, au bord desquels je trouvai des cavalles << et quelques bêtes à cornes; point d'habitations, point de culture, personne dans les chemins, un « véritable désert. »

Je ne trouvai à Riachão qu'une très-petite fazenda dont les bâtimens tombaient en ruines. Là, comme autour de Formigas et de toutes les habitations où je m'étais arrêté depuis quelque temps, les plantes dépouillées de feuilles étaient souillées par la poussière, et dès que l'on touchait une branche avec ses habits, l'on pouvait être sûr d'être couvert de carrapatos.

A trois lieues et demie de Riachão, je fis halte à la pauvre chaumière appelée Riacho de S. Lourenço, qui tombait de tous côtés, mais où je fus très-bien accueilli. Les portes de cette chaumière étaient faites avec des pétioles de feuilles de bority, mis les uns à côté des autres, et réunis par le moyen de deux morceaux de bois passés transversalement dans leur épais

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