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partient à la famille des myrtées, a cinq pétales roses, dix étamines, et un ovaire à cinq loges dont chacune renferme deux semences. On m'a dit que le fruit était rouge et avait le diamètre d'un gros grain de plomb.

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Vil

Village

lage de Pedras de baixo; sa situation; ses maisons; son église ; état d'abandon. Pâturages incendiés. L'auteur couche sur les bords du S. Francisco et passe ce fleuve. — Porto do Salgado. de Salgado, justice et chef-lieu de paroisse; sa fondation; sa position; terres des alentours; commerce important avec les salines; aisance des habitans; ameublement d'une maison; conséquences de la révolte de Fernambouc; salubrité de Salgado. Herborisation. Vieillards exerçant la médecine. Tipi. L'auteur est sur le point d'être mordu par un serpent à sonnettes. → Le vautour-roi.

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Je quittai Capão do Cleto pour me rendre à Salgado, qui est situé plus bas de l'autre côté du Rio de S. Francisco. Le chemin ne s'étend pas sur le bord même du fleuve ; cependant il lui est parallèle. Jusqu'au village de Pedras de baixo, je traversai quelquefois des terrains couverts des deux plantes épineuses dont j'ai déjà parlé; et, de temps en temps, j'apercevais au milieu de ces terrains des lacs habités par un grand nombre d'oiseaux aquatiques, au milieu desquels se: distinguaient toujours les hérons blancs, les jabirus et les spatules.

Au-delà des terrains inondés que couvrent générale

TOME II.

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ment la mimose odorante et le bauhinia inundata', commencent des catingas qui s'étendent jusqu'aux plateaux. La terre qui leur donne naissance est grise, un peu sablonneuse, légère, absolument semblable à celle des catingas de la 7o division. Échauffée par un soleil ardent, elle convient parfaitement à la culture du cotonnier, et tous ceux qui ont essayé cette culture ont été récompensés de leur travail par les plus heureux succès. Il est seulement nécessaire de prendre des précautions contre les bestiaux très-nombreux sur les bords du Rio de S. Francisco. Le sol des catingas, voisines de ce fleuve, est encore propice au maïs et aux hariçots, lorsque la sécheresse n'est pas trop forte. Dans les lieux qui ne sont point inondés pendant la saison des eaux, on sème le maïs, comme ailleurs, au mois de septembre; mais dans les terrains inondés, les semailles se font quand les eaux se sont retirées. Les haricots peuvent se planter vers la fin de septembre, lorsqu'on choisit un lieu que les eaux ne couvrent jamais, et alors on fait la récolte en janvier : ces haricots s'appellent feijões de janeiro. Il est, m'a-ton assuré, quelques endroits arrosés par des ruisseaux où l'on peut planter des haricots toute l'année. Nonseulement ce pays est favorable à l'agriculture; mais il

J'ignore quelles sont les limites australes et septentrionales de ces plantes.

• Ceci est probablement applicable à toutes les catingas du Sertão. Voyez ce que je dis sur le même sujet aux chapitres XIII et XVI de ce volume.

en existe peu qui soient plus avantageusement placés, pour le débit de toutes les denrées. En effet le coton peut s'expédier pour Fernambouc et Bahia par le Rio de S. Francisco, et les haricots, ainsi que le maïs, peuvent être échangés contre le sel qu'on apporte du pays des salines, situé sur le bord du fleuve, et où la sécheresse excessive s'oppose à la culture des grains. Cependant la paresse est telle dans le canton de Capão. que les terres en culture y sont fort rares; il est très-peu de personnes qui plantent à la fois un alqueire de maïs, et pendant les cinq lieues qu'il faut faire pour se rendre de chez le capitaine Cleto à Pedras de baixo, je ne vis ni un champ ni une seule habitation.

Pedras de baixo, où je fis halte, n'est composé que d'une douzaine de chaumières qui tombent en ruine et sont assez écartées les unes des autres; mais depuis que je voyageais dans la province des Mines, je n'avais encore vu aucun lieu situé plus agréablement. Le S. Francisco coule majestueusement au-dessous du village; il a ici la même largeur qu'à Capão, mais dans le lointain il paraît prendre une étendue plus considérable. En face du village, la rive gauche du fleuve, beaucoup plus basse que la rive droite, et inondée dans la saison des pluies, est couverte d'esponjeiras, qui, de loin, ressemblent à nos oseraies. Derrière ces terrains bas s'élève une chaîne de petites montagnes,

: M. Pizarro écrit Nossa Senhora da Conceição das Pedras de Maria da Cruz; mais ce nom n'est pas celui que j'ai entendu employer dans l'usage habituel.

et les pirogues qui suivent le cours du fleuve, celles qui le remontent lentement, répandent dans le paysage le mouvement et la vie '.

La plupart des maisons de Pedras ont un enclos fait avec des cactus, qui sont plantés les uns à côté des autres, et présentent un aspect remarquable. Au milieu du village et sur une petite plate-forme soutenue par un mur en briques, est une fort jolie église, bâtie également en briques et très-bien construite. D'un côté de l'église, sont deux anones antiques (Vulg. jruta de conde, annona reticulata, L.) qui entrelacent leurs branches, et autour desquels on a disposé les briques de la plate-forme, de manière qu'ils puissent être plus facilement arrosés par les eaux pluviales.

Ce ne sont point les habitans actuels du village de Pedras qui auraient pu construire leur église, eux qui sont trop pauvres ou trop négligens pour entretenir leurs misérables chaumières. Ce joli temple fut bâti il y a 92 ans (écrit en 1817), par ces Paulistes qui, les premiers, vinrent s'établir dans ce canton. Il paraît que, dans l'origine, le village de Pedras fut plus riche et beaucoup plus peuplé qu'aujourd'hui. Comme il est un peu élevé au-dessus du fleuve, il n'est point inondé pendant la saison des eaux, et probablement les fièvres n'y sont pas très-communes 2; sa position est extrême

• Entre autres bois avec lesquels se font les pirogues, je citerai le vinhatico et le tamburi.

• Pizarro dit positivement que ce lieu est sain.

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