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Venetia, he firmly believes that no outbreak is likely to occur

there.

Lord J. Russell.

JAMES HUDSON.

No. 45.-Sir J. Hudson to Lord J. Russell.-(Rec. February 8.) (Extract.) Turin, Februry 3, 1860.

A DEPUTATION from the Tyrol waited upon Count Cavour a few days ago in order to urge that Minister to listen to their complaints, and to explain the view which they take of the position of affairs in their country. Count Cavour declined to enter into any discussion with them upon those points.

With regard to the Marches and Umbria, it is also within my knowledge that Count Cavour, Baron Ricasoli, and the Chevalier Farini, have used, and are using, every means in their power to dissuade the people of those Provinces from rising against the Papal Government, and I have reason to believe that their counsel will be listened to.

Lord J. Russell.

JAMES HUDSON.

No. 46. Mr. Corbett to Lord J. Russell.-(Rec. February 8.) MY LORD, Florence, February 2, 1860.

I HAVE the honour to inclose to your Lordship the copy of a despatch from the British Vice-Consul at Ancona, reporting the state of public feeling in that city, and that many arrests have been made by the authorities.

Mr. Gaggiotti also mentions the arrival of 70 Austrian recruits for the Papal military service; and he states that the deepest anxiety and consternation prevail throughout the country.

Lord J. Russell.

SIR,

I have, &c.

EDWIN CORBETT.

(Inclosure.)-Vice-Consul Gaggiotti to Mr. Corbett.

Ancona, January 28, 1860.

I HAVE the honour to state that 70 men and one officer, Austrian recruits for the Pope's military service, arrived here, yesterday, on board of a small Papal steamer, from Trieste, who, after landing, marched off to Macerata as usual.

Some ulterior political arrests have taken place since my preceding despatch of the 26th instant, and many more of them would have followed, had not a number of people quitted the place. These arrests are executed by the police by night time, and the individuals arrested are at the same time escorted out of the town by the gendarmes to different places of security in the interior.

The number of persons who have emigrated from Ancona and

district since the commencement of the late Italian war (of all classes), is reckoned to be about 2,000.

At Tesi, 12 miles from this, the Pontifical arms have all been effaced by the people.

The deepest anxiety and consternation prevail throughout the country. I have, &c.

E. Corbett, Esq.

G. GAGGIOTTI.

No. 47.-Earl Cowley to Lord J. Russell.—(Rec. February 8.) (Extract.) Paris, February 6, 1860. Ir was only on Saturday that M. de Moustier was enabled to communicate to Count Rechberg M. Thouvenel's despatch of the 31st instant. M. de Moustier states that he had a conference of several hours with Count Rechberg, but that it had no immediate result, as the Austrian Minister could give nothing corresponding to an answer until he should have taken the Emperor of Austria's orders. Count Rechberg expressed a laudable wish that whatever solution the question might find, it should not lead to any estrangement between the French and Austrian Cabinets. Lord J. Russell.

COWLEY.

No. 48.-Mr. Corbett to Lord J. Russell.-(Received February 9.) MY LORD, Florence, February 4, 1860. IT having been asserted in some quarters that the Tuscan Government are afraid to keep Tuscan troops in the Grand Duchy, from an apprehension of their making some demonstration in favour of a restoration, it may not be uninteresting to your Lordship to know that there are probably not less than 10,000 troops on the Tuscan territory at this moment, and that no doubts are entertained as to their fidelity.

Lord J. Russell.

I have, &c.

EDWIN CORBETT.

No. 49.-M. Thouvenel to Count Persigny.-(Communicated to Lord J. Russell by Count Persigny, February 10.)

M. LE COMTE,

Paris, le 8 Février, 1860. Vous connaissez la lettre encyclique que le Pape a adressée à tous les Patriarches, Evêques, et Primats de la Catholicité, et dans laquelle Sa Sainteté, exposant à un point de vue exclusif l'origine et la nature des difficultés que présente la situation actuelle des Romagnes, exhorte les pasteurs et les fidèles dans le monde entier à concourir de tous les efforts de leur zèle au maintien et à la défense du droit du Saint Siége sur ces provinces.

Ne doutant pas que ce document n'ait attiré la sérieuse attention

du Gouvernement Anglais, je crois devoir vous mettre en mesure de faire connaître comment le Gouvernement de Sa Majesté l'a luimême apprécié.

Je ne m'arrêterai pas, pour le moment, à relever les reproches plus ou moins articulés qui sont dirigés par l'encyclique contre la ligne de conduite suivie par l'Empereur, à l'égard du Saint Siége, dans les difficiles conjonctures de ces derniers temps. L'histoire, dans son impartialité, dira un jour à qui doit appartenir la responsabilité des événements, ou du Souverain dont les efforts ont constamment tendu à les prévenir, ou de ceux qui, se refusant à toute concession et à toute réforme, et se renfermant dans une inexplicable inaction, ont laissé l'état des choses empirer jusqu'à ce point où le mal devient souvent irrémédiable.

Ce qui a surtout frappé d'une façon pénible le Gouvernement de Sa Majesté, c'est l'oubli que, dans une circonstance aussi importante, la Cour de Rome a fait des usages diplomatiques en transportant directement sur le terrain de la religion une question qui appartient avant tout à l'ordre temporel. Nous voyons avec un sentiment de regret aussi sincère que profond le Saint Père faire appel à la conscience du clergé et exciter l'ardeur des fidèles à l'occasion d'une affaire dont la discussion ne saurait utilement avoir lieu que de Gouvernement à Gouvernement.

Il ne s'agit point, en effet, de porter la plus légère atteinte à la puissance spirituelle du Souverain Pontife, ni à l'indépendance dont elle a besoin pour s'exercer dans les limites de ses droits. La question des Romagnes aujourd'hui comme à d'autres époques, est née de circonstances politiques; c'est également sous son aspect politique qu'il convient de l'examiner, en recherchant les meilleurs moyens de satisfaire à des nécessités en présence desquelles le Gouvernement Pontifical ne se trouverait pas fatalement amené, je le répète, si, au lieu d'attendre avec imprévoyance le développement de la situation, il eut écouté nos conseils et secondé nos efforts. Non, quoiqu'on puisse dire l'esprit de parti qui ne craint pas d'affecter les apparences du zèle religieux, non, quoique l'on fasse pour laisser croire que les intérêts de la foi sont en péril, il ne se traite, Dieu merci, entre le Gouvernement de Sa Sainteté et celui de l'Empereur qu'une question purement temporelle. Nous pouvons donc la discuter sans manquer aux sentiments de déférence et de respect que la France entière s'honore de porter au Père commun des fidèles et dont Sa Majesté est toujours heureuse d'être la première à donner l'exemple. Je n'hésite pas à le dire, M. le Comte, la Cour de Rome n'a pas bien inspirée en essayant d'établir, ainsi que le fait l'encyclique, une sorte de connexité indissoluble entre deux ordres d'intérêts qui ne sauraient être mêlés et confondus sans danger. Dans les premiers âges de l'Eglise, alors que les tendances de la civilisation étaient

été

théocratiques, cette confusion était naturelle et possible; elle était sans peine acceptée par tout le monde parce qu'elle répondait à l'état des esprits et des consciences. C'est ainsi qu'elle fut dans l'origine un des éléments de la puissance de la Papauté et qu'elle concourut à la formation et au développement de sa souveraineté territoriale. Cependant si l'on voulait interroger l'histoire avec attention, on verrait bien que ce ne fut pas uniquement en invoquant des motifs empruntés à sa mission divine, et en réclamant en quelque sorte au nom du Ciel que la Papauté, tantôt avec l'appui des populations ellesmêmes, tantôt avec le secours de Souverains étrangers, parvint à se mettre en possession d'une partie de l'Italie. On reconnaîtrait en même temps, il faut le proclamer à l'honneur du Saint Siége, que les Papes trouvèrent dans leur sagesse, leurs lumières, leur amour de l'ordre et de la justice, en un mot, dans le gouvernement meilleur qu'ils offraient aux peuples dans ces temps de violences et d'anarchie, un des éléments essentiels de leur autorité politique.

Je n'insisterai pas sur ce point de vue, craignant si je m'y arrêtais davantage de laisser croire que j'ai voulu chercher dans le contraste une allusion, et emprunter au passé une leçon applicable au temps présent; rien n'est plus loin de ma pensée. Il me sera toutefois permis de dire que de nos jours, par suite d'un progrès que le Gouvernement de l'Empereur ne saurait considérer autrement que comme un bienfait réciproque irrévocablement acquis aux sociétés modernes, la séparation s'est accomplie entre les deux domaines de l'ordre religieux et l'ordre politique et civil. Le Saint Siége ne s'est donc pas moins mis en désaccord avec l'esprit général de l'époque qu'avec les règles internationales, en faisant appel aux consciences, au nom de la foi, pour un intérêt qui, à le bien prendre, est simplement temporel.

J'ajoute que cette tentative est loin d'avoir pour elle l'autorité et les précédents de l'histoire. En effet, ce n'est pas la première fois que, dans les temps voisins de nous, la situation des Romagnes et leur état de possession ont été l'objet d'un débat politique. En 1797, à la suite d'événements dont il lui fallait bien, comme Souverain, accepter la responsabilité, le Pape cédait ces provinces à la France par le Traité de Tolentino, en même temps qu'il renonçait aux anciens droits du Saint Siége sur le territoire d'Avignon; et si vif que fût pour lui le regret d'une diminution de ses domaines, Pie VI croyait sans doute pouvoir souscrire à cette Convention sans manquer à ses devoirs comme Souverain Pontife et gardien de la foi. Les deux Parties Contractantes ne furent pas seules à ne voir dans cette transaction qu'un fait temporel, nullement attentatoire à la religion. Les Préliminaires signés à Léoben, deux mois plus tard, entre la France et l'Autriche, attestent que la Cour de Vienne ne pensait pas autrement que la France à ce sujet. Après avoir entretenu

pendant la guerre des relations étroites avec la Cour de Rome, elle se prêta néanmoins à une combinaison qui, lui attribuant une partie des Etats de Venise, indemnisait cette République en lui transférant la possession des 3 Légations de la Romagne, de Ferrare, et de Bologne. Les Traités de Campo Formio et de Lunéville vinrent encore consacrer, sous une autre forme, la séparation de ces provinces, et dans les divers arrangements qui furent alors convenus on n'aperçoit jamais que les Gouvernements qui y prenaient part, aient eu à se préoccuper des prérogatives du Saint Siége au point de vue de son pouvoir spirituel et des intérêts religieux.

Si l'on voulait interroger sur d'autres points l'histoire contemporaine, qui ne se rappellerait qu'au commencement de ce siècle des territoires ecclésiastiques, tels que les évêchés de Salzbourg, la prévôté de Berchtolsgaden, les évêchés de Trente, de Brixen, et d'Eichstadt, servirent, à la demande de l'Autriche, à indemniser ses Archiducs dépossédés en Italie ? A l'égard de ces territoires, comme pour les Légations, comme pour l'Electorat de Mayence, aucune solidarité ne fut reconnue entre le droit temporel du possesseur et l'intérêt de la religion; le caractère ecclésiastique des Souverains ne fut pas un obstacle aux combinaisons que les circonstances avaient rendues nécessaires. La participation de la Cour de Vienne à ces diverses transactions ne permet pas assurément d'y voir une application de nouveaux principes à l'usage de la France. Rien ne saurait mieux l'attester que ce qui s'est passé quelques années plus tard. Le Pape Pie VII rentrait à Rome et reprenait l'exercice de son pouvoir temporel lorsque, par un Traité secret, signé à Naples le 11 Janvier, 1814,* l'Empereur François, dans le but d'attacher le Roi Joachim à la cause de la coalition Européenne, s'engageait, "afin de lui procurer une forte frontière militaire en accord avec les besoins politiques des deux Puissances, à lui assurer une acquisition calculée sur le pied de 400,000 âmes, à prendre sur l'Etat Romain, et à prêter ses bons offices pour faire admettre et sanctionner cette concession par le Saint Père."

Ainsi donc le principe du partage des Légations, et même des Marches, entre le Royaume de Naples et l'Autriche se trouvait franchement posé, et l'application en semblait tellement indépendante de toute circonstance particulière, que l'on vit, l'année suivante, le Roi des Deux Siciles, restauré à Naples sur son trône, essayer de maintenir à son bénéfice la clause que nous venons de citer. L'Autriche, de son côté, était plus heureuse dans ses prétentions puisqu'elle conservait, aux dépens du Saint Siége, une partie de la Légation de Ferrare, sur la rive gauche du Pô, territoire qui n'avait pas appartenu à l'Etat de Venise. Le Pape protesta vainement contre cette disposition, de même qu'il protesta contre la nonVol. II. Page 228.

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