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effets de la nature, comme, pluit, ningit, grandinat, peuvent être expliqués par ces mêmes principes, en J'une et en l'autre langue : comme, pluit est propre ment un mot, dans lequel, pour abréger, on a renfer mé le sujet, l'affirmation et l'attribut, au lieu de pluvia fit, ou cadit ; et quand nous disons, il pleut, il neige, il grêle, etc., il est là pour le nominatif, c'est-à-dire, pluie, neige, grêle, etc., renfermé avec le verbe substantif est ou fait, comme qui dirait, il pluie est, il neige se fait, pour id quod dicitur pluvia, est; id quod vocatur nix, fit, etc.

Cela se voit mieux dans les façons de parler où nous joignons un verbe avec notre il, comme il fait chaud, il est tard, il est six heures, il est jour, etc. Car c'est ce qu'on pourrait dire en italien, il caldo fà, quoique dans l'usage on dise simplement, fà caldo; æstus ou calor est, ou fit ou existit; et partant, il fait chaud, c'est-à-dire, & chaud (il caldo) ou le chaud se fait, pour dire existit, est; de même qu'on dit encore, il se fait tard, si fà tarde, c'est-àdire, il tarde (le tard ou le soir) se fait; ou, comme on dit en quelques provinces, il s'en va tard, pour il tarde, le tard s'en va venir, c'est-à-dire, la nuit approche; et de même, il est jour, c'est-à-dire, il jour (ou le jour) est; il est six heures, c'est-à-dire, il temps, six heures, est, le temps, ou la partie du jour appelée six heures, est; et ainsi des autres.

CHAPITRE XX.

Des Participes.

Les participes sont de vrais noms adjectifs, et ainsí ce ne serait pas le lieu d'en parler ici, si ce n'était à cause de la liaison qu'ils ont avec les verbes.

Cette liaison consiste, comme nous avons dit, en ce qu'ils signifient la même chose que le verbe, hors l'affirmation, qui en est ôtée, et la désignation des trois différentes personnes, qui suit l'affirmation. C'est pourquoi en l'y remettant, on fait la même chose par le participe que par le verbe; comme amatus sum est la même chose qu'amor; et sum amans, qu'amo : et cette façon de parler par le participe, est plus ordinaire en grec et en hébreu, qu'en latin, quoique Cicéron s'en soit servi quelquefois.

Ainsi, ce que le participe retient du verbe, est l'attribut, et de plus, la désignation du temps, y ayant des participes du présent, du prétérit, et du futur, principalement en grec. Mais cela même ne s'observe pas toujours, un même participe se joignant souvent à toutes sortes de temps: par exemple, le participe passif amatus, qui passe chez la plupart des Grammairiens pour le prétérit, est souvent du présent et du futur, comme amatus sum, amatus ero; et au contraire, celui du présent, comme amans, est assez souvent prétérit: apri inter se dimicant, indurantes attritu arborum costas, Plin., c'est-à-dire, postquàm induravêre, et semblables. Voyez Nouv. Meth. latine, Remarques sur les Participes.

Il y a des participes actifs, et d'autres passifs: les actifs en latin se terminent en ans et ens, amans, docens; les passifs en us, amatus, doctus, quoiqu'il y en ait quelques-uns de ceux-ci qui sont actifs; savoir : ceux des verbes déponents, comme locutus. Mais il y en a encore qui ajoutent à cette signification passive, que cela doit être, qu'il faut que cela soit, qui sont les participes en dus: amandus, qui doit être aimé; quoique quelquefois cette dernière signification se perde presque toute.

Ce qu'il y a de propre au participe des verbes actifs, c'est qu'il signifie l'action du verbe, comme elle est dans le verbe, c'est-à-dire, dans le cours de l'action même; au lieu que les noms verbaux, qui signifient aussi des actions, les signifient plutôt dans l'habitude, que non pas dans l'acte d'où vient que les participes ont le même régime que le verbe, amans Deum; au lieu que les noms verbaux n'ont le régime que des noms, amator Dei. Et le participe même rentre dans ce dernier régime des noms, lorsqu'il signifie plus l'habitude que l'acte du verbe, parce qu'alors il a la nature d'un simple nom verbal, comme amans virtutis.

CHAPITRE XXI.

Des Gérondifs et Supins.

Nous venons de voir qu'ôtant l'affirmation aux verbes on fait des participes actifs et passifs, qui sont des noms adjectifs, retenant le régime du verbe, au moins dans l'actif.

Mais il s'en fait aussi en latin deux noms substantifs : l'un en dum, appelé gérondif, qui a divers cas, dum, di, do, amandum, amandi, amando, mais qui n'a qu'un genre et un nombre, en quoi il diffère du participe en dus, amandus, amanda, amandum.

Et un autre en um, appelé supin, qui a aussi deux cas, um, u, amatum, amatu, mais qui n'a point non plus de diversité ni de genre, ni de nombre, en quoi il diffère du participe en us, amatus, amata,

amatum.

Je sais bien que les Grammairiens sont très-empêchés à expliquer la nature du gérondif, et que de trèshabiles ont cru que c'était un adjectif passif, qui avait pour substantif l'infinitif du verbe: de sorte qu'ils prétendent, par exemple, que tempus est legendi libros ou librorum (car l'un et l'autre se dit) est comme s'il y avait, tempus est legendi, rỡ legere libros, vel librorum, en sorte qu'il y ait deux oraisons; savoir, tem‐ pus legendi, rỡ legere, qui est de l'adjectif et du substantif, comme s'il y avait legendæ lectionis; et legere libros, qui est du nom verbal qui gouverne alors le cas de son verbe, ou qui, comme substantif, gouverne le génitif, lorsque l'on dit librorum pour libros. Mais, tout considéré, je ne vois point que ce tour soit nécessaire.

Car 1° comme ils disent de legere, que c'est un nom verbal substantif, qui, comme tel, peut régir, ou le génitif, ou même l'accusatif, ainsi que les anciens disaient, curatio hanc rem; quid tibi hanc tactio est? Plaut., je dis la même chose de legendum: que c'est un nom verbal substantif, aussi bien que legere, et qui, par conséquent, peut faire tout ce qu'ils attribuent à legere.

2o On n'a aucun fondement de dire qu'un mot est sous-entendu, lorsqu'il n'est jamais exprimé, et qu'on

ne le peut exprimer sans que cela paraisse absurde : or, jamais on n'a vu d'infinitif joint à son gérondif, et si on disait, legendum est legere, cela paraîtrait toutà-fait absurde: donc, etc.

3° Si legendum gérondif était un adjectif passif, il ne serait point différent du participe legendus. Pourquoi donc les anciens, qui savaient leur langue, ont-ils distingué les gérondifs des participes?

Je crois donc que le gérondif est un nom substantif, qu'il est toujours actif, et qu'il ne diffère de l'infinitif considéré comme nom, que parce qu'il ajoute à la signification de l'action du verbe, une autre de nécessité ou de devoir, comme qui dirait, l'action qui se doit faire. Ce qu'il semble qu'on ait voulu marquer par ce mot de gérondif, qui est pris de gerere, faire d'où vient que pugnandum est est la même chose que pu gware oportet; et notre langue qui n'a point ce gérondif, le rend par l'infinitif et un mot qui signifie devoir: il faut combattre.

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Mais comme les mots ne conservent pas toujours toute la force pour laquelle ils ont été inventés, ce gérondif en dum perd souvent celle d'oportet, et ne conserve que celle de l'action du verbe : quis talia fando temperet à lacrymis? c'est-à-dire, in fando ou in fari talia.

Pour ce qui est du supin, je suis d'accord avec ces mêmes Grammairiens, que c'est un nom substantif qui est passif, au lieu que le gérondif, selon mon sentiment, est toujours actif; et ainsi on peut voir ce qui en a été, dit dans la Nouvelle Méthode pour la langue latine.

REMARQUES.

Le gérondif ayant sa forme, sa terminaison, pareille à celle du participe actif, quelques grammairiens se sont partagés, de

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