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pourvoir se conjuguent autrement, l'un au prétérit, et tous deux au futur je verrai, je reverrai, je prévoirai, je pourvoirai, je vis, je revis, je prévis, je pourvus. Cheoir, seoir et leurs composés se conjuguent très-différemment.

Voici comme M. Restaut conjugue s'asseoir : indicatif présent, je m'assieds, tu t'assieds, il s'assied, nous nous asseyons, vous vous asseyez, ils s'asseyent, je m'asseyerai, etc.

Selon M. l'abbé Girard (1), « la manière moderne, peutêtre moins authentique, mais plus régulière et moins embarrassante, dit: je m'asseois, tu t'asseois, il s'asseoit, nous nous asseoyons, vous vous asseoyez, ils s'asseoyent, je m'asseoyais, je m'asseoirai, m'asseoyant, etc. Je ne désespère pas que l'usagé ne la favorise totalement; la réformation de l'orthographe pourra y contribuer en ôtant e inutile qui précède oi, et qui est la source de toute l'irrégularité. »

Quant à la deuxième conjugaison en oir, si vous en exceptez émouvoir, promouvoir, etc., composés de mouvoir, vous ne trouverez aucun verbe qui se conjugue comme ce dernier. Il était donc plus raisonnable, 1o de n'admettre qu'une seule conjugaison régulière dans les verbes en oir; 2o de ranger, sous cette conjugaison, recevoir et tout les verbes qui lui sont exactement conformes; 3° de mettre au nombre des irréguliers tous les verbes dont ce singulier grammairien fait fort mal à propos deux conjugaisons nouvelles. Retranchons donc deux de treize, et il ne restera que onze nous trouverons alors que ce système, quelque déguisé qu'il paraissent, est copié en entier d'après M. Restaut.

Des verbes terminés à l'infinitif en er, ir, oir, re, M.Vallart forme quatre classes qu'il subdivise en conjugaisons. M. Respartagé ces mêmes verbes en quatre conjugaisons, qu'il subdivise en différences.

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La première classe, ainsi que la première conjugaison, est unique; la seconde classe, ainsi que la seconde conjugaison, est quadruple; la troisième classe est triple, à tort, comme nous venons de le démontrer; la troisième conjugaison est, avec raison, unique; la quatrième classe est, ainsi que la quatrième conjugaison, quintuple.

(1) Tome II, page 88:

La découverte sur les conjugaisons n'est donc pas plus originale que la découverte sur les déclinaisons, quoi qu'en dise l'auteur des Jugements (1). Ce qui concerne le verbe, dans M. Vallart, n'a donc rien de neuf, rien de surprenant.

Le P. Buffier et M. Restaut (2), pour la formation des temps, en admettent cinq primitifs: 1° l'infinitif présent, 2o le participe actif présent, 3° le participe passif présent, 4o le présent de l'indicatif, 5o le prétérit de l'indicatif.

M.Vallart (3) n'admet que quatre temps primitifs : 1° le présent de l'infinitif, porter; 2° le présent de l'indicatif, je porte; pluriel, nous portons, ils portent; 3o le prétérit de l'indicatif ou l'aoriste, je portai; 4° le participe passif présent, qu'il appelle l'auxiliaire du participe, porté.

Ce dernier grammairien s'éloigne des deux précédents en trois choses: 1° en ce qu'il range autrement les temps simples; 2o en ce qu'au lieu du présent du participe, il met la première personne plurielle du présent de l'indicatif; 3° en ce qu'il prend pour temps primitif la troisième personne plurielle du présent de l'indicatif.

La manière dont il range ces temps, paraît plus naturelle et plus simple. La première personne plurielle donne une règle qui ne souffre aucune exception pour former l'imparfait de l'indicatif, comme nous aimons, j'aimais, nous avons, j'avais, nous savons, je savais, au lieu que le présent du participe est sujet à exception; par exemple, ayant, j'avais, sachant je savais, etc. En formant de la troisième personne plurielle du présent de l'indieatif, les trois personnes singulières et la troisième personne plurielle du présent du subjonctif, il n'y a que six verbes à excepter, au lieu qu'en les formant du présent du participe, ces exceptions sont en grand nombre. Si l'auteur des Jugements avait fait cette observation, il aurait fourni à M. Restaut la matière de quelques corrections qui perfectionneraient ses principes.

Les dix-neuf tables des conjugaisons, avec les explications, par M. l'abbé de Dangeau de l'Académie française (4), remises (1) Tome II, page 167.

(2) N° 581, etc. Page 332.

(3) Page 352.

(4) Opusc. gram.; chez Brunet, 1754.

au jour depuis peu par M. l'abbé d'Olivet de la même Académie, me paraissent supérieures à tout ce que nous avons en ce genre; mais il y faut joindre ce que M. Du Marsais dit dans l'Encyclopédie sur les accidents et sur la conjugaison.

Wallis prétend que, comme les verbes anglais ne varient point leur terminaison, la conjugaison, qui fait une si grande difficulté dans les autres langues, est dans la langue anglaise une affaire très-facile; on en vient, dit-il, fort aisément à bout avec le secours de quelques mots ou verbes auxiliaires. Verborum flexio seu conjugatio, quæ in maximis linguis maximam sortitur difficultatem, apud Anglos levissimo negotio peragitur: verborum aliquot auxiliarium adjumento ferè totum opus perficitur. Cette manière de conjuguer ne paraît pas aussi facile qu'on le dit, pour un étranger qui en veut avoir une connaissance raisonnée, et qui ne se contente pas d'une simple routine.

Chaque verbe anglais semble faire une classe à part. La particule to est une espèce de préposition qui, séparée de l'article the, marque l'infinitif: de sorte qu'un nom substantif devient verbe, s'il est précédé de to seul, au lieu que to the, réunis avant un nom, sont la marque qui équivaut au datif des Latins. Par exemple, murder veut dire meurtre, homicide, mais to murder signifie tuer; lift, effort, to lift, enlever; love, amour, to love, aimer, etc. The love, l'amour, of the love, de l'amour; to the love, à l'amour; the love, l'amour; o love, o amour; from the love, de l'amour. Les noms substantifs que la préposition to rend ainsi verbes, sont la cause de la grande différence qui se trouve dans les terminaisons des infinitifs. On peut en observer presque autant qu'il y a de lettres à l'alphabet : to flea, écorcher; to rob, dérober; to find, feindre, trouver; to love, aimer; to quaff, boire à longs traits; to jog, secouer; to catch, prendre, saisir ; to thank, remercier; to call, appeler; to lam, battre du plat de la lame; to run, courir; to help, aider; to wear, porter; to toss, agiter; to rest, se reposer; to know, savoir; to box, frapper à coups de poings; to marry, se marier; etc.

Ces infinitifs changent très-rarement de terminaison quand on les conjugue. Ils ont deux participes: un participe présent

toujours terminé en ing, having, ayant, being, étant, et un participe passé ordinairement terminé en ed ou d, loved, aimé ; mais ces participes n'ont guère d'analogie avec les nôtres, ils sont indéclinables, et sont plutôt des noms verbaux qui se prennent tantôt substantivement et tantôt adjectivement; ils énoncent l'action dans un sens abstrait. Par exemple, your marrying signifie votre marier plutôt que votre mariant, c'est-à-dire, l'action de vous marier. Coming est le participe présent de to come, arriver, et signifie l'action d'arriver, de venir; ce que notre participe arrivant ne rend point. Les Anglais disent, his coming, son arrivée, sa venue, son action d'arriver ; et l'idée qu'ils ont dans l'esprit diffère, quant à la forme, de la pensée que nous avons quand nous disons venant, arrivant. C'est de la différence du tour de l'imagination, ou de la différente manière dont l'esprit est affecté, que l'on doit tirer la différence des idiotismes et du génie des langues.

· C'est avec l'infinitif dépouillé de la préposition to, et avec ces deux noms verbaux ou participes dont nous venons de parler, que l'on conjugue les verbes anglais par le secours de certains mots et quelques verbes auxiliaires qui sont propre→ ment les seuls verbes. Ces auxiliaires sont to have, avoir; to be, être; to do, faire. Les personnes se marquent par les pronoms personnels i, je; thou, tu; he, il; she, elle; et au pluriel, we, nous; you, vous; they, ils ou elles sans que cette différence de pronoms apporte aucun changement dans la terminaison du nom verbal, que l'on regarde communément comme verbe.

Les Grammaires que l'on a faites jusqu'ici pour nous ap prendre l'anglais, ne paraissent pas à un grammairien philosophe, fort propres à indiquer exactement la manière de conjuguer des Anglais. On rend l'anglais par un équivalent français, qui ne donne pas l'idée juste du tour littéral anglais, ce qui est pourtant le point que cherchent ceux qui veulent apprendre à fond une langue étrangère. Par exemple, on traduit cette expression i do dine, par celle-ci, je dîne ; dost dine, tu dînes; he does dine, il dîne. I marque la première personne, do veut dire faire et dine, dîner : il faudrait

thou

donc traduire, je ou moi faire dîner, tu fais dîner, il fait dîner. Et de même on traduit there is par il y a : there est un adverbe qui veut dire là, et is est la troisième personne du singulier du présent du verbe irrégulier to be, être; are sert pour les trois personnes du pluriel : ainsi il fallait traduire there is, là est; there are, là sont ; et observer que nous disons en francais, il y a.

Le sens passif s'exprime en anglais comme en allemand et en français, par le verbe substantif avec le participe du verbe dont il s'agit. I am loved, je suis aimé; thou art, tu es, he ou she is, il ou elle est, we are, nous sommes, you are, vous êtes, they are, ils ou elles sont, etc., loved, aimés, etc.

Aux quatre conjugaisons latines are, ere, ere, ire, on pourrait en ajouter une cinquième appelée mixte, parce qu'elle est composée de la troisième et de la quatrième; c'est celle des verbes en ere, io; on lui donne accipere, accipio, pour paradigme ou modèle: il y a, en effet, dans ces verbes des terminaisons qui suivent legere, et d'autres audire. On dit audior, audiris, au lieu qu'on dit accipior, acciperis, comme legeris, et l'on dit accipiuntur, comme audiuntur, etc.

Si c'était la différence du présent de l'indicatif qui dût régler le nombre des conjugaisons, comme le prétend M. Vallart, il faudrait en ce cas les multiplier en latin, et plus souvent les confondre. Il y a en latin quantité de verbes dont les mêmes personnes prennent des terminaisons différentes aux mêmes temps: voilà donc autant de conjugaisons. Il faudra faire encore une nouvelle classe pour les verbes terminés de même à l'indicatif, et différemment à l'infinitif: do, dare; reddo, reddere; percutio, percutere; audio, audire, etc. Car pourquoi ces différences de verbes à l'infinitif, jointes à la ressemblance de la première personne du présent de l'indicatif, ne formeraient-elles pas des classes particulières ? Dans le système du nouveau Grammairien, j'imaginerais cent conjugaisons en latin, et peut-être dans quelque langue que ce soit.

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