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PARIS TYP. DE MTM V DONDEY-DUPRÉ, RUE SAINT-LOUIS, 46.

DE CLEVES

PAR

ALEXANDRE DUMAS the elger

I

STOR LIBRARY

NEW-YORK

PARIS

MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS

RUE VIVIENNE, 2 BIS

--

1856

C.H.

Droits de reproduction et de traduction réservés.

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OLYMPE DE CLEVES

1.

AVIGNON.

« Voir Naples et mourir », dit le Napolitain. « Qui n'a pas vu Séville n'a rien vu dit l'Ardalous. « Rester à la porte d'Avignon, c'est rester a la porte cu paradis, » dit le Provençal.

En effet, s'il faut en croire l'historien de la ville papale, Avignon est non-seulement la première ville du Midi, mais encore de la France, mais encore du monde.

Écoutez ce qu'il en dit :

<< Avignon est noble pour son antiquité, agréable pour son assiette, superbe pour ses murailles, riante pour la fertilité du solage, charmante pour la douceur de ses habitans, magnifique pour ses palais, belle pour ses grandes rues, merveilleuse pour la structure de son pont, riche pour son commerce, et connue par toute la terre. >>

Voilà un bel éloge, j'espère! Eh bien! à cet éloge, quoique nous arrivions cent ans après celui qui l'a fait, nous n'enlèverons presque rien et nous ajouterons même quelque chose.

En effet, pour le voyageur qui descend le fleuve auquel Tibulle donne l'épithète de celer, Ausone celle de præceps, et Florus celle d'impiger; pour celui qui commence, depuis Montélimar, à s'apercevoir qu'il est dans le Midi, au ton plus chaud des terrains, à l'air plus limpide, aux contours plus arrêtés des objets; pour celui qui passe enfin en frissonnant sous les arches meurtrières du pont SaintEsprit, dont chacune a son nom, afin que l'on sache à l'instant même où un bateau se brise contre une d'elles à quel endroit il faut porter secours; pour qui laisse à droite Roquemaure, où Annibal traversa le Rhône avec ses quarante éléphans: à gauche le château de Mornas, du haut duquel le baron des Adrets fit sauter toute une garnison catholique; Avignon, à l'un des détours du fleuve, se présente tout à coup avec une magnificence vraiment royale.

Il est vrai que la seule chose qu'on aperçoive d'Avignon, au moment où l'on perçoit Avignon, c'est son gigantesque château, palais des papes, édifice du quatorzième siècle, seul modèle complet de l'architecture militaire de cette époque, et qui est badi sur l'emplacement où s'élevait autrefois le temple de Diane, qui a donné son nom à la ville.

Maintenant, comment un temple de Diane a-t-il pu donner son nom à la future demeure des papes? Nous allons le dire, en réclamant pour nous cette indulgence dont nous avons toujours vu les lecteurs eire prodigues envers les étymologistes.

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Ave, Diana! salut, Diane! disait le voyageur du plus loin qu'il apercevait le temple de la chaste déesse, au temps de la belle latinité, au siècle de Cicéron, de Virgile et d'Auguste;

Ave Niana! commencèrent à dire les bateliers au siècle de Constantin, c'est-à-dire à une époque où l'idiome du pays avait déjà corrompu la pureté de la langue latine;

Ave Nio! dirent les soldats des comtes de Toulouse, de Provence et de Forcalquier; de là, Avignon.

Notez bien que ceci est de l'histoire; nous serions autre

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