Jocelyn: Épisode. Journal trouvé chez un curé de campagne

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Typographie de Firmin Didot Frères, imprimeurs de l'Institut, 1850 - 383 páginas
 

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Página 126 - Le timon plonge et tremble et déchire ses doigts; La femme parle aux bœufs du geSte et de la voix; Les animaux, courbés sur leur jarret qui plie, Pèsent de tout leur front sur le joug qui les lie, Comme un cœur généreux leurs flancs battent d'ardeur; Ils font bondir le sol jusqu'en sa profondeur. L'homme presse ses pas, la femme suit à peine; Tous au bout du sillon arrivent hors d'haleine, Ils s'arrêtent; le bœuf rumine, et les enfants Chassent avec la main les mouches de leurs flancs.
Página 156 - L'aigle, avec le rayon s'élevant dans la nue, Vit la montagne fondre et baisser à sa vue, Et, quand il eut atteint son horizon nouveau, A son œil confondu tout parut de niveau. « Eh bien ! dit le soleil, tu vois, oiseau superbe, Si pour moi la montagne est plus haute que l'herbe ! Rien n'est grand ni petit devant mes yeux géants ; La goutte d'eau me peint comme les océans. De tout ce qui me voit je suis l'astre et la vie ; Comme le cèdre altier l'herbe me glorifie ; J'y chauffe la fourmi,...
Página 4 - Dont les bords trop souvent sont attristés par moi, Si quelque pan du ciel par moment s'y dévoile , Si quelque flot y chante en roulant une étoile , Que ce murmure monte à toi ! Abri dans la tourmente où l'arbre du poète Sous un ciel déjà sombre obscurément végète , Et d'où la sève monte et coule encore en moi , Si quelque vert débris de ma pâle couronne Refleurit aux rameaux et tombe aux vents d'automne, Que ces feuilles tombent sur toi ! AVERTISSEMENT DE LA PREMIÈRE ÉDITION.
Página 387 - Le sang-froid de leur front couvre un foyer ardent; Chevaliers tombés rois des mains de Charlemagne, Leurs chefs sont les Nestors des conseils d'Occident. Leur langue a les grands plis du manteau d'une reine, La pensée y descend dans un vague profond ; Leur cœur sûr est semblable au puits de la sirène. Où tout ce que l'on jette, amour, bienfait ou haine, Ne remonte jamais du fond.
Página 136 - ... Dans la raison qui luit ne voit qu'une vengeance, Et, s'armant à sa voix d'un droit ensanglanté, Brûle , pille et massacre à coups de vérité : Ainsi l'abîme appelle un plus profond abîme. Qu'y faire? La raison n'a que le choix du crime. Faut-il que le bien cède et recule à jamais? Faut-il vaincre le mal à force de forfaits? Devant ces changements le cœur du juste hésite : Malheur à qui les fait ! heureux qui les hérite ! Séminaire de *", 2 mars 1793.
Página 86 - L'homme , continuant son ravage sublime , Avait jeté les troncs en arche sur l'abîme ; Sur l'arbre de ses bords gisant et renversé , Le fleuve était partout couvert et traversé, Et, poursuivant en paix son éternel voyage, La caravane avait conquis l'autre rivage. C'est ainsi que le temps, par Dieu même conduit, Passe pour avancer sur ce qu'il a détruit. Esprit saint! conduis-les, comme un autre Moïse, Par des chemins de paix à la terre promise !!!... Paris , 21 septembre 1800 , le soir.
Página 385 - Et pourquoi nous haïr et mettre entre les races Ces bornes ou ces eaux qu'abhorre l'œil de Dieu? De frontières au ciel voyons-nous quelques traces? Sa voûte at-elle un mur, une borne, un milieu? Nations ! mot pompeux pour dire barbarie ! L'amour s'arrête-t-il où s'arrêtent vos pas ? Déchirez ces drapeaux ; une autre voix vous crie : LA MARSEILLAISE DE LA PAIX. L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie , La fraternité n'en a pas ! 797 Roule libre et royal entre nous tous, ô fleuve!
Página 155 - L'aigle de la montagne un jour dit au soleil : « Pourquoi luire plus bas que ce sommet vermeil ? « A quoi sert d'éclairer ces prés, ces gorges sombres, « De salir tes rayons sur l'herbe dans ces ombres ? « La mousse imperceptible est indigne de toi...
Página 386 - Je suis concitoyen de toute âme qui pense : La vérité, c'est mon pays ! Roule libre et paisible entre ces fortes races Dont ton flot frémissant trempa l'âme et l'acier, Et que leur vieux courroux, dans le lit que tu traces, Fonde au soleil du siècle avec l'eau du glacier!
Página 125 - L'homme, enfant et fruit de la terre, Ouvre les flancs de cette mère Où germent les fruits et les fleurs ; Comme l'enfant mord la mamelle, Pour que le lait monte et ruisselle Du sein de sa nourrice en pleurs...

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