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souffert cet affront, s'il avoit été sensible; il faut, s'il étoit, attendu que la sensibilité est une qualité perma

nente.

Le mot radical des verbes des langues orientales, est la troisième personne du parfait. Ainsi, au lieu de se servir de l'infinitif, pour exprimer le nom d'un verbe, on dit : Il a parlé, il a écrit, il a marché, il a vu,

مشاف ومشى و كتب و کام

MM. du Port-Royal pensent que cette règle est préférable à celle des langues de l'Europe, parce qu'elle a l'avantage d'exprimer tout de suite l'affirmation.

L'observation de M. Duclos sur l'imparfait et le plusqueparfait employés indifféremment dans les exemples qu'il cite, est juste, quoique l'usage s'oppose quelquefois à son application.

Ordinairement, dans une phrase, lorsque l'imparfait est précédé de la particule si, le verbe qui suit est toujours à l'imparfait du subjonctif. Exemple : Si je jouois gros jeu, je ferois une folie.

D'après le génie de notre langue, on emploie quelquefois, dans la même circonstance, l'imparfait de l'indicatif, en le faisant suivre par le présent de l'indicatif. Cette tournure exprime le respect que l'on a pour la personne à laquelle on s'adresse.

Exemple; dans Bajazet, l'esclave Zatime veut calmer la fureur de Roxane :

Si, sans trop vous déplaire,

Dans les justes transports, madame, où je vous vois,
J'osois vous faire entendre une timide voix ;

Bajazet, il est vrai, trop indigne de vivre,

Aux mains de ces cruels, mérite qu'on le livre.

CHAPITRE XVII.

Ceux qui ont fait des Grammaires latines, se sont formé gratuitement bien des difficultés sur le que retranché; il suffisoit de faire la distinction des idiotismes, la différence d'un latinisme à un gallicisme.

Les Latins ne connoissoient point la règle du que retranché; mais, comme ils employoient un nominatif pour suppôt des modes finis, ils se servoient de l'accusatif pour suppôt du mode indéfini : lorsqu'ils y mettoient un nominatif, c'étoit à l'imitation des Grecs, qui usoient indifféremment des deux cas.

Outre la propriété qu'a l'infinitif de joindre une proposition à une autre, il faut observer que le sens exprimé par un accusatif et un infinitif, peut être le sujet ou le terme de l'action d'une proposition principale. Dans cette phrase, magna ars non apparere artem, l'infinitif et l'accusatif sont le sujet de la proposition.

Empêcher l'art de paroître, est un grand art.

Dans cette autre phrase, le terme de l'action d'un verbe actif est exprimé par le sens total d'un accusatif et d'un infinitif. Credo tuos ad te scripsisse. Littéralement, je crois vos amis vous avoir écrit ; et dans le tour françois, je crois que vos amis vous ont écrit.

L'infinitif, au lieu du que, n'est pas rare en françois, et il est quelquefois plus élégant. On dit plutôt, il prétend réussir dans son entreprise, que, il prétend qu'il réus

sira.

M. DUCLOS a fait plusieurs remarques sur les chapitres des gérondifs et des participes de la Grammaire générale. Tous les doutes ayant été levés par les bons auteurs de Grammaires françaises, et principalement par M. de Wailly, j'ai pensé qu'il étoit inutile de reproduire le système de M. Duclos, qui pe serviroit peut-être qu'à embrouiller cette matière, déja très-obscure. J'ai cru aussi qu'une discussion étendue sur les participes françois, devoit plutôt trouver place dans une Grammaire particulière, que dans unc Grammaire générale.

FIN.

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